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Colis chinois : Paris veut imposer des frais de gestion aux plateformes comme Shein et Temu

– Une contribution forfaitaire européenne de "quelques euros" serait à l’étude pour encadrer l'afflux de colis à bas prix venus de Chine.

Ümit Dönmez  | 29.04.2025 - Mıse À Jour : 30.04.2025
Colis chinois : Paris veut imposer des frais de gestion aux plateformes comme Shein et Temu

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

Le gouvernement français entend faire payer aux plateformes de e-commerce chinoises des "frais de gestion forfaitaire" pour chaque colis expédié vers l’Europe.

Lors d'une déclaration à la presse, les ministres de l’Économie et des Comptes publics ont annoncé mardi vouloir proposer, à l’échelle européenne, l’instauration de frais de quelques euros pour les importateurs et plateformes comme Shein, Temu ou Alibaba. L’objectif : freiner l’arrivée massive de produits bon marché, souvent jugés non conformes, voire dangereux.

"800 millions de petits articles arrivent chaque année sur notre territoire", a souligné Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, précisant que "91 % de ces articles viennent de Chine", et qu’ils constituent une "vague massive de produits souvent dangereux". Éric Lombard, ministre de l’Économie, a insisté sur le rôle des consommateurs : "Je veux alerter les consommateurs, c’est à eux de choisir les produits qui respectent l’éthique, la planète et les finances publiques". Selon les douanes, "94 % des produits sont non conformes", et "66 % sont considérés comme dangereux".

En attendant la réforme de l’union douanière prévue pour 2028, qui mettra fin à l’exonération des droits de douane pour les colis de moins de 150 euros, Paris compte accélérer les négociations bilatérales avec ses partenaires européens, notamment l’Allemagne et les Pays-Bas, afin d’anticiper ce dispositif dès 2026. "Ce que la France propose, c’est de créer une coalition européenne", a précisé la ministre des Comptes publics, en insistant : "L’objectif, c’est d’aller vite".

Cette annonce intervient dans un climat de tension commerciale croissante entre les États-Unis et la Chine, exacerbé par la politique protectionniste de Donald Trump depuis son retour sur la scène internationale. Pour Paris, il ne s’agit pas seulement de défendre les consommateurs européens, mais aussi de rétablir des conditions équitables pour les entreprises locales face à des géants du e-commerce aux pratiques souvent opaques.


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