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Coût de l'énergie et inflation : Les entreprises françaises broient du noir

- Une entreprise sur 10 envisage même une cessation d’activité à cause des prix de l’énergie.

Ekip  | 02.11.2022 - Mıse À Jour : 02.11.2022
Coût de l'énergie et inflation : Les entreprises françaises broient du noir

France

AA/Paris/Fatih KARAKAYA

Les entreprises françaises se disent inquiètes face l’augmentation des prix de l’énergie, la hausse des taux d’intérêt et l’inflation. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée du 06 au 25 octobre 2022 par la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), auprès de 2428 dirigeants d’entreprises, et dont les résultats ont été rendus publics le 31 octobre.

L'étude explique qu'au deuxième semestre 2022, « seulement 32% des dirigeants d’entreprises anticipent une amélioration de la situation de leur entreprise ». Contre 42% au premier semestre 2022.
Ils étaient même 38% à juger que « leur situation de trésorerie se dégrade, en raison notamment d’une hausse des retards ou des incidents de paiement ».
De plus, 56% des entreprises disent « rencontrer des difficultés d’approvisionnement en matières premières », ce qui contribue à dégrader leur situation.
Au-delà des difficultés réelles rencontrées par la conjoncture actuelle, les chefs d’entreprises estimaient à une immense majorité (90%) que « leurs fournisseurs profitent de la situation actuelle pour augmenter leurs prix, et ce, sans réelle justification ».
La quasi-totalité des entreprises (90%) touchées par l’inflation affirmaient, aussi, que leur prix de revient a augmenté. Parmi elles, 53% évoquent une augmentation de plus de 10% et elles sont à 31% à déclarer ne « pouvoir reporter cette hausse sur leur prix de vente ».


- Des bénéfices en berne avec des fermetures en vue


Selon l’étude, près de la moitié (45%) des dirigeants interrogés assurent que « l’inflation aura un impact significatif sur leurs résultats 2022 qui diminueront de plus de moitié, ou basculeront dans le rouge ».
Dans ce contexte difficile, près d’une entreprise sur dix dit même « envisager un arrêt de son activité du fait de la hausse des prix de l’énergie ».
D’ailleurs, c’est le cas de l’entreprise française Duralex qui a annoncé, lundi, la suspension de sa production pour au moins cinq mois.
La verrerie soutient qu’elle ne peut plus faire face à l’augmentation des prix de l’énergie. Mais, l’usine n’est pas sûre de redémarrer ses activités dans cinq mois puisque personne ne sait quelle sera la situation dans les prochains mois.
D’après les chiffres de la CPME, en 2021 l’énergie ne dépassait les 3% de chiffre d’affaires que pour 21% des petites et moyennes entreprises alors qu’elles seront 60% en 2023.
Par ailleurs, la Confédération rappelle que « 13% de chefs d’entreprises sont dans l’incapacité de faire face à leurs échéances de remboursement du prêt garanti par l’État » et appelle les autorités à « un étalonnement de 4 ans supplémentaires pour le remboursement ».
Enfin, la CPME assure que « le moment est particulièrement mal choisi pour augmenter la fiscalité locale » en estimant que 7 entreprises sur dix sont touchées.


- Le secteur de l’énergie renouvelable en profite

Malgré la difficulté rencontrée par les entreprises, d’autres en profitent et s’en sortent beaucoup mieux. Il s’agit en l’occurrence du secteur de l’énergie renouvelable, notamment les entreprises de poses de panneaux solaires.
C’est le cas, par exemple, de l’entreprise Elitsolar qui propose des panneaux solaires depuis plus de 15 ans. « Nous avions déjà une demande très forte sur les panneaux solaires ces dernières années », explique Ali Ates, gérant de la société à Metz, dans l’est de la France, dans une déclaration à l'Agence Anadolu.
« Mais depuis la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine, nous avons eu une augmentation de 30% des demandes », note-t-il. Comme dans beaucoup de secteurs, lui aussi se plaint de ne pas pouvoir recruter des personnes qualifiées, mais surtout a du mal à s’approvisionner en panneaux solaires. Alors, il a décidé, cette année, d’investir pour sa propre usine pour satisfaire la demande croissante.

De leurs côtés, les ministres de l’Énergie des pays européens tentent de trouver un terrain d’entente pour faire baisser la facture énergétique. Actuellement, l’Union européenne travaille sur un nouveau système de calcul du prix de gaz, estimant que l’actuel ne correspondant plus à la réalité.

Si aucun accord n’est trouvé, la multiplication des faillites pourraient sérieusement mettre définitivement l’Europe en récession.

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