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Cisjordanie occupée : fermeture du bureau de la chaîne qatarie Al-Jazeera à Ramallah

- L'armée impose une suspension de 45 jours de la chaîne dans la région, pour "des problèmes de sécurité".

Ikrame Imane Kouachi  | 22.09.2024 - Mıse À Jour : 23.09.2024
Cisjordanie occupée : fermeture du bureau de la chaîne qatarie Al-Jazeera à Ramallah Izraelske snage izvršile raciju i zatvorile Al Jazeeru u Ramallahu

Istanbul

AA / Istanbul / Ikrame Imane Kouachi

Les forces israéliennes ont perquisitionné et fermé le bureau de la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera à Ramallah, en Cisjordanie occupée, tôt dimanche, dans ce qui a été qualifié de "décision militaire arbitraire".

L'agence de presse palestinienne Wafa a rapporté que les autorités israéliennes ont ordonné au personnel de quitter les lieux avant de fermer le bureau.

Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions croissantes dans la région, avec une surveillance accrue des médias couvrant la guerre en cours d'Israël contre Gaza.

Les forces israéliennes ont confisqué des documents et du matériel au bureau d'Al-Jazeera, a indiqué Wafa. L'armée a également imposé une interdiction de 45 jours sur les activités de la chaîne dans la région, pour des problèmes de sécurité.

"Une importante force israélienne a pris d'assaut le bureau d'Al Jazeera, a brisé la porte extérieure et nous a donné l'ordre de le fermer pendant 45 jours", a déclaré le directeur du bureau d'Al-Jazeera dans les territoires palestiniens, Walid Al-Omari.

"Ils nous ont empêchés d’accéder au bureau et nous ont informés que tout le matériel qui se trouvait à l’intérieur serait confisqué", a-t-il ajouté.

Omari a déclaré que les soldats israéliens ont déchiré les images de la journaliste d'Al-Jazeera Shireen Abu Akleh, tuée par des tirs israéliens à Jénine le 11 mai 2022. Il a qualifié la fermeture du bureau de "violation de la liberté de la presse" et de prolongation de l'interdiction faite à Al-Jazeera d'opérer à Jérusalem et en Israël depuis le 5 mai.

Des images diffusées par Al-Jazeera ont montré les forces israéliennes entrant dans le bureau et remettant l'ordre militaire à Omari.

Le Syndicat des journalistes palestiniens a condamné le raid israélien et la fermeture du bureau, le qualifiant de « nouvelle attaque contre le journalisme et la liberté des médias ».

Le syndicat a exhorté les organisations et institutions internationales qui défendent les droits et la sécurité des journalistes à prendre des mesures immédiates pour dénoncer la décision israélienne en vue de l’annuler.

Le syndicat a également exprimé sa solidarité avec Al-Jazeera et ses journalistes, offrant son siège et ses ressources pour aider le personnel du réseau pendant la fermeture forcée.

Pour rappel, le 5 mai, le gouvernement israélien a décidé d'interdire Al-Jazeera, de fermer ses bureaux en Israël et de restreindre l'accès à son site Internet en vertu d'une loi votée par la Knesset (Parlement) qui permet au ministre des Communications de fermer les réseaux étrangers opérant en Israël et de confisquer leur équipement si le ministre de la Défense du pays estime que leurs émissions représentent "un préjudice réel pour la sécurité de l'État".

Malgré l'interdiction, le personnel du bureau a continué à travailler depuis Ramallah, ce qui a incité le Bureau de presse israélien, affilié au bureau du Premier ministre, à révoquer l'accréditation de ses reporters le 12 septembre.

Les responsables israéliens ont fréquemment critiqué la télévision basée au Qatar, notamment pour sa couverture étendue de l’offensive brutale israélienne sur la bande de Gaza.

Israël a poursuivi son assaut meurtrier sur Gaza après une attaque transfrontalière menée par le groupe palestinien Hamas le 7 octobre 2023, malgré une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat.

Près de 41 400 personnes, principalement des femmes et des enfants, ont depuis été tuées et plus de 95 700 blessées, selon les autorités sanitaires locales.

L’offensive israélienne a déplacé presque toute la population du territoire dans un contexte de blocus permanent qui a entraîné de graves pénuries de nourriture, d’eau potable et de médicaments.

Israël est accusé de génocide par la Cour internationale de justice pour ses actions à Gaza.


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