AA / Istanbul / Serap Dogansoy

Le leader indépendantiste kanak Christian Tein, président du FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste), est arrivé ce jeudi en Nouvelle-Calédonie, trois mois après la levée à Paris d’un contrôle judiciaire qui lui interdisait de revenir dans l’archipel marqué par les violences de mai 2024. Son avion s’est posé vers 16h00 locales (06h00 à Paris) à l’aéroport de Nouméa-La Tontouta, d’où il a quitté les lieux sans faire de déclaration.

Selon le FLNKS, des messages hostiles circulent depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux, suscitant des inquiétudes quant à la sécurité de Tein. L’un de ses responsables, Henri Juni, a affirmé “craindre pour sa sécurité”, dénonçant des propos “racistes et haineux”. Des commentaires appelant le dirigeant kanak à “faire attention” ont également été relevés en ligne.

Élu président du FLNKS alors qu’il était incarcéré à Mulhouse pour son implication présumée dans les émeutes de mai 2024, Christian Tein reste une figure clivante. Une pétition en ligne demandant qu’il ne revienne pas dans l’archipel a recueilli plus de 13 000 signatures. Plusieurs responsables politiques locaux le considèrent comme un meneur des violences, tandis que ses partisans dénoncent une détention à caractère politique.

Interpellé en juin 2024, il avait été placé en détention provisoire puis transféré en métropole avec six autres militants. La levée de son contrôle judiciaire en septembre a rendu possible son retour, tout en maintenant sa mise en examen pour vols en bande organisée avec arme, destructions en bande organisée, et association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et délits.

Son frère, Désiré Tein, présent à l’aéroport, a indiqué avoir sollicité une protection auprès du haut-commissariat, qui n’a pas souhaité commenter cette demande. Christian Tein doit participer samedi à un congrès extraordinaire du FLNKS, son premier en tant que président physiquement présent depuis son élection.