Chine : la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme en visite au Xinjiang
- La visite de Michelle Bachelet "jouera un rôle actif dans l'avancement de la cause internationale des droits de l'homme", déclare le ministère chinois des Affaires étrangères

Istanbul
AA / Istanbul / Riyaz ul Khaliq
La Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme est arrivée, lundi, en Chine pour un voyage officiel au cours duquel elle visitera notamment le Xinjiang et s'entretiendra avec des responsables chinois.
Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré lors d'une conférence de presse à Pékin que la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, devait rencontrer les dirigeants chinois et les chefs des départements concernés.
Il s'agit de la première visite de la Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme en Chine depuis 2005. La visite a lieu à l'invitation de Pékin.
"Mme Bachelet visitera les (provinces) du Guangdong et du Xinjiang et aura des échanges approfondis avec tous les milieux", a déclaré Wang.
"Nous espérons que cette visite permettra de promouvoir davantage les échanges et la coopération entre les deux parties et de jouer un rôle actif pour faire avancer la cause internationale des droits de l'homme", a-t-il ajouté.
Le bureau de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a déclaré la semaine dernière que, durant sa visite du 23 au 28 mai, Mme Bachelet devrait rencontrer plusieurs hauts responsables aux niveaux national et local. Mais la déclaration contenait peu d'informations sur les contacts concernant la minorité des Ouïghours.
La Haut-commissaire, qui se rendra à Guangzhou, Kashgar et Urumqi, rencontrera également des organisations de la société civile, des représentants du monde des affaires et des universitaires, et donnera une conférence à l'université de Guangzhou.
Elle devrait tenir une conférence de presse à l'issue de sa visite, le 28 mai.
Le voyage se déroulera en "circuit fermé", la version chinoise de l'isolement des personnes pour éviter qu'elles ne soient infectées par le coronavirus. Aucun membre des médias n'accompagnera Mme Bachelet pendant son voyage.
Amnesty International, organisation mondiale de défense des droits de l'homme, a appelé la responsable des droits de l'homme des Nations unies à "évoquer les crimes contre l'humanité et les violations flagrantes des droits de l'homme" lorsque son équipe se rendra au Xinjiang cette semaine.
Les villes de Kashgar et d'Urumqi sont situées dans la région autonome du Xinjiang, où vit l'ethnie des Ouïghours.
"La visite longtemps retardée de Michelle Bachelet au Xinjiang est une occasion cruciale de s'attaquer aux violations des droits de l'homme dans la région, mais ce sera aussi une bataille acharnée contre les efforts du gouvernement chinois pour dissimuler la vérité. Les Nations unies doivent prendre des mesures pour y remédier et éviter d'être instrumentalisées pour soutenir une propagande éhontée", a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty International.
Selon les données de l'ONU, au moins un million de Ouïghours sont maintenus contre leur gré dans des lieux que Pékin appelle "centres de formation professionnelle" et que la communauté internationale qualifie de "camps de rééducation".
Alors que l'ONU et d'autres organisations internationales ont réitéré leurs appels à l'ouverture des camps à des fins d'inspection, la Chine a autorisé un petit nombre de diplomates et de journalistes étrangers à visiter quelques-uns de ses centres désignés.
Plusieurs pays ont accusé la Chine d'épuration ethnique des Ouïghours du Xinjiang. Pékin conteste tout acte répréhensible, qualifiant ces allégations de "mensonges et de virus politique".
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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