Chine : 43 États membres de l'ONU exigent un accès "sans délai" des observateurs au Xinjiang
- Ces États, dont la Turquie, ont exprimé leur inquiétude quant à la situation humanitaire dans la région autonome à majorité musulmane du nord-ouest de la Chine

Washington DC
AA / Servet Gunerigok
Quarante-trois États membres des Nations unies ont exigé, jeudi, un accès "sans délai" au Xinjiang, région autonome à majorité musulmane du nord-ouest de la Chine, où les Ouïghours et d'autres groupes ethniques seraient victimes de violations des droits de l'homme.
Une déclaration publiée par la Troisième Commission - la Commission sociale, humanitaire et culturelle des Nations unies - indique que les États membres sont "particulièrement préoccupés par la situation" qui prévaut au Xinjiang, en référence au traitement des minorités par les autorités chinoises.
La déclaration cite des rapports faisant état d'un vaste réseau de camps de "rééducation politique", de violations systématiques des droits de l'homme, de stérilisations forcées et de "restrictions sévères" de la liberté de culte.
"Nous demandons donc à la Chine d'autoriser les observateurs indépendants, y compris le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme et son équipe, ainsi que les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales, à accéder immédiatement et sans entrave au Xinjiang, et de mettre en œuvre de toute urgence les huit recommandations du Comité pour l'élimination de la discrimination raciale (CERD) concernant le Xinjiang", indique la déclaration.
Et d'ajouter : "Nous demandons instamment à la Chine de veiller au plein respect de l'État de droit et de se plier aux obligations qui lui incombent en vertu du droit national et international en matière de protection des droits de l'homme".
Parmi les pays ayant adhéré à cet appel figurent l'Australie, le Canada, l'Allemagne, le Honduras, l'Italie, le Japon, la Nouvelle-Zélande, la Macédoine du Nord, la Norvège, la Pologne, le Portugal, l'Espagne, la Suède, la Turquie, le Royaume-Uni, les États-Unis et la France.
Selon les données des Nations unies, au moins un million de Ouïghours sont détenus contre leur gré dans des lieux que Pékin désigne comme des "centres de formation professionnelle", mais que la communauté internationale qualifie de "camps de rééducation".
La Chine ne fournit aucune information sur le nombre de camps existant au Xinjiang, le nombre de personnes qui y sont détenues, ni le nombre de ceux qui ont pu réintégrer la société.
Alors que les Nations unies et d'autres organisations internationales ont réitéré leurs demandes d'ouverture des camps à des fins d'inspection, la Chine a autorisé un nombre restreint de diplomates et de journalistes étrangers à visiter partiellement quelques centres sélectionnés.
Plusieurs pays accusent la Chine de procéder à un nettoyage ethnique des Ouïghours du Xinjiang. Pékin réfute tout acte répréhensible et qualifie ces allégations de "mensonges et de virus politique".
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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