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Ceux qui font l'expérience exceptionnelle d'observer la Terre depuis l’espace

- Les astronautes qui ont l’occasion d’observer la Terre depuis l'espace voient leur point de vue sur la vie changer

Tuğba Altun, Ali İhsan Çam, Nursena Karakaya  | 25.08.2023 - Mıse À Jour : 26.08.2023
Ceux qui font l'expérience exceptionnelle d'observer la Terre depuis l’espace

Ankara

AA / Ankara / Tuğba Altun - Ali İhsan Çam

Les astronautes essaient d'imaginer au-delà du ciel et d'explorer les inconnues de l'espace, et lorsqu'ils s'y aventurent, ils commencent à imaginer au-delà et ont l'occasion de regarder la Terre d'un point de vue unique.

Pour les astronautes, qui vivent le rêve de nombreuses personnes, ces expériences ont un certain prix. Alors que les astronautes sont témoins d'images et d'événements que la plupart des gens ne peuvent même pas imaginer, ils doivent également compromettre leur vie privée.

En revanche, les astronautes qui vivent des expériences telles que voir la Terre depuis l'espace ou flotter dans l'espace les considèrent comme précieuses par rapport au temps qu'ils ne peuvent pas passer sur Terre. Ils récoltent des récompenses telles que la liberté d'être dans l'espace, d'explorer l'inconnu et d'entretenir leur curiosité.

- Tout a commencé par des animés et un intérêt pour les étoiles

Yamazaki Naoko, la deuxième femme astronaute du Japon, a parlé à la correspondante de l'Agence Anadolu de son rêve d'enfance de devenir astronaute, de sa mission dans l'espace et de ses expériences.

L’astronaute, qui s'est rendue à la Station spatiale internationale (ISS) en 2010 et a participé à sa première mission, a pris sa retraite de l'Agence spatiale japonaise (JAXA) en 2011 et est la deuxième femme japonaise à aller dans l'espace.

L'astronaute à la retraite Yamazaki, qui a passé 15 jours, 2 heures et 47 minutes dans l'espace, a déclaré que son rêve de devenir astronaute avait commencé dès l'enfance avec les science-fiction Star Wars et Star Trek dans les "animés japonais".

Yamazaki, qui a commencé à s'intéresser aux étoiles dès son enfance, à les observer et à essayer d'en savoir plus sur l'espace, a déclaré : "Je ne pouvais pas imaginer devenir astronaute. Lorsque j'avais 15 ans, les trois premiers astronautes japonais ont été sélectionnés et le vaisseau spatial a été envoyé. J'étais très excitée et je rêvais de devenir astronaute à l'époque."

Elle a posé sa première candidature au programme d'astronautes en 1996, mais a été disqualifiée en raison de son manque d'expérience professionnelle.

Yamazaki, qui a indiqué avoir été acceptée dans le programme des astronautes lors de sa deuxième tentative en 1999, a précisé qu'après avoir terminé son éducation de base au Japon en 2001, elle avait d'abord étudié en Russie pendant un an pour devenir ingénieur de vol sur le vaisseau spatial russe Soyouz.

- Après avoir appris à lire, j'ai lu tout ce qui concernait l'espace

L'astronaute de la NASA Edward Michael Fincke, qui a passé au total 381 jours, 15 heures et 11 minutes dans l'espace, a déclaré que le métier d'astronaute était son rêve et qu'il l'exerçait depuis 27 ans.

Fincke a raconté qu'à l'âge de 2 ans, il a vu à la télévision, en 1969, des gens marcher sur la Lune.

Précisant que les missions sur la Lune se sont poursuivies jusqu'en 1972 et qu'il a regardé cela dans son enfance, M. Fincke a annoncé :

« J'ai trouvé cela très intéressant, cela m'a semblé amusant. J'ai pensé toute ma vie à devenir astronaute et, dès que j'ai appris à lire, j'ai lu pour tout savoir sur l'espace. »

- Le monde est dynamique mais fragile

Yamazaki a souligné qu'elle avait été très surprise de voir la Terre pour la première fois depuis l'espace et qu'elle semblait très active et dynamique, « mais en même temps, elle semblait très fragile parce que la couche atmosphérique était aussi fine que du papier. La Terre est dynamique et puissante, mais en même temps très fragile. »

Yamazaki insiste sur le fait que la planète doit être protégée pour cette raison et explique qu'elle occupait une place très importante dans son esprit avant d'aller dans l'espace, mais que son point de vue a changé lorsqu'elle y est parvenue. En effet, elle a expliqué qu'elle s'était rendue compte que la Terre occupait une position très particulière dans l'univers et que cela avait changé son point de vue.

« Regarder depuis l'espace nous permet d'approfondir notre compréhension de notre planète, de sorte que l'exploration spatiale augmentera nos possibilités de protéger la Terre », a-t-elle dit en soulignant que l'exploration spatiale n'améliore pas seulement la connaissance de l'espace par l'humanité, mais contribue également à la compréhension de la Terre.

En déclarant qu'ils ont voyagé dans l'espace en 8 minutes et 30 secondes et qu'elle a ressenti la puissance de l'humanité et de la nature en même temps lorsqu’elle a regardé la Terre pour la première fois, Yamazaki a décrit cette expérience :

« À ce moment-là, selon la position du vaisseau spatial, je pouvais voir la Terre au-dessus de ma tête. J'étais très surprise. Je pensais que je serais très haut en regardant la Terre, mais c'était l'inverse, j'étais en bas et la Terre était en haut. A vrai dire, c'était l'apesanteur et il n'y avait ni haut ni bas. La Terre brillait en bleu dans la lumière du soleil. Au bout de 45 minutes, j'ai vu la partie sombre de la Terre dans l'ombre du Soleil. Cette fois, j'ai pu voir les lumières des villes. J'ai réalisé que c'était là le pouvoir des êtres humains et de notre civilisation. Si nous pouvons combiner nos forces, nous pouvons atteindre de plus grands objectifs. »

- Voir la Terre depuis l'espace pour la première fois est à couper le souffle

Deux astronautes, formés dans des disciplines différentes, appartenant à des races différentes, parlant des langues différentes et ayant des dynamiques culturelles complètement différentes, ont des visions presque identiques du monde et de la civilisation après être allés dans l'espace. Le Japonais Yamazaki et l'Américain Fincke, qui partagent les mêmes rêves, ont éprouvé presque les mêmes sentiments lorsqu'ils sont allés dans l'espace pour la première fois.

Fincke a indiqué qu'ils étaient arrivés dans l'espace 9 minutes après le lancement de Soyouz et que c'était très émouvant, excitant et merveilleux de voir la Terre pour la première fois depuis l'espace :

« C'était le sentiment d'un rêve réalisé avec succès. Mais aussi la chance que nous avons d’avoir cette belle planète. Comme on l'exprime en anglais, c'était vraiment 'breathtaking' (à couper le souffle) parce que je ne pouvais pas respirer, tellement j'étais excité. »

Il a déclaré qu'il avait observé l'expression du visage d'Andre Kuipers, l'autre astronaute néerlandais participant à la même mission, lorsqu'il a vu la Terre depuis l'espace pour la première fois et que ses rêves se sont réalisés, et il a dit que voir son bonheur était plus beau que son propre bonheur.

Fincke, qui a effectué 9 sorties dans l'espace, a raconté que lors d'une des sorties russes, ils ont terminé leur mission plus tôt que prévu, qu'ils avaient encore assez d'oxygène pour rester à l'extérieur et que le centre de contrôle de la mission leur a demandé de prendre une photo du module.

« Mon ami Yuri et moi avons pris des photos du mieux que nous pouvions. Puis la nuit est tombée. Nous avions atteint la face cachée de la Terre et nous ne pouvions plus prendre de photos. Le centre de contrôle de la mission à Moscou nous a dit qu'il n'y avait rien à faire, qu'il fallait attendre et profiter de la vue. Nous traversions la face cachée de la Terre et nous pouvions voir l'univers au-dessus de nos têtes. C'était magnifique, toutes les étoiles étaient là. Quand j'ai regardé vers le bas, j'ai vu l'Égypte, le Nil et de là, j'ai vu la mer Méditerranée et la Türkiye. C'est quelque chose que je n'oublierai jamais », a-t-il dit en ajoutant que c’était le meilleur moment de sa vie.

- La liberté de l'apesanteur

La plus grande joie des astronautes dans l'espace est de flotter en apesanteur et dans le vide spatial. Bien que les gens ne puissent pas définir dans leur esprit ce qu'ils ressentent lorsqu'ils se déplacent dans un tel environnement, les astronautes vivent cette expérience personnellement.

« Parce que je pouvais être libre. Je flottais. L'intérieur de la Station spatiale internationale n'est pas très spacieux. J'étais patiente et très à l'aise. Je peux définir l'astronaute comme une profession avec de nombreux potentiels et possibilités. On peut aussi dire qu'il s'agit de révéler des potentiels et des possibilités », a déclaré l'astronaute japonaise Yamazaki en précisant qu'elle appréciait beaucoup l'environnement en apesanteur.

- Lorsque la haute technologie ne fonctionnait pas, ils s'orientaient avec les étoiles

Selon Yamazaki, 90 % de la formation reçue sur Terre porte sur la manière de faire face à des situations inattendues. Dans ce contexte, Yamazaki et son équipage ont vécu cette expérience lorsque le système radar de leur vaisseau spatial est tombé en panne avant d'atteindre la Station spatiale internationale. Comme l'équipage ne pouvait pas mesurer la distance et la vitesse jusqu'à la destination, ils ont essayé de naviguer en utilisant des méthodes traditionnelles, à savoir les étoiles.

L'astronaute de la NASA Fincke a également partagé son souvenir du problème qu'il a rencontré lors de sa première sortie dans l'espace, déclarant qu'il était sorti avec l'autre astronaute russe Gennady Padalka et qu'il n'y avait plus personne dans la station spatiale internationale :

« C'était ma première sortie et c'était très excitant. Lorsque j'ai regardé la combinaison spatiale, j'ai vu que l'oxygène commençait à manquer, alors qu'il était censé me durer 8 à 10 heures et qu'il s'épuisait très vite. Il devait y avoir une fuite quelque part, mais je n'ai pas paniqué, j'ai vérifié mon système et tout allait bien. Le voyant d'alerte n'était pas allumé non plus. J'ai décidé de retourner à l'intérieur et j'ai pu contacter le centre de contrôle de la mission russe, qui m'a dit qu'il y avait un problème avec ma combinaison spatiale. J'ai eu un peu peur, mais ce n'était pas grave. De retour à la station, j'ai compris que c'était le rabat adhésif de ma combinaison qui posait problème et nous l'avons réglé. Lorsque nous sommes repartis quelques jours plus tard, nous avons réussi à terminer la mission », a-t-il conclu.

*Traduit du turc par Nursena Karakaya

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