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Cessez-le-feu à Gaza : Des ministres du gouvernement israélien rejettent la proposition de l'émissaire américain

- Les leaders de l'opposition israélienne exigent, quant à eux, que le Premier ministre Netanyahu accepte « publiquement et immédiatement » la proposition de cessez-le-feu de Steve Witkoff

Ahmed Asmar  | 29.05.2025 - Mıse À Jour : 29.05.2025
Cessez-le-feu à Gaza : Des ministres du gouvernement israélien rejettent la proposition de l'émissaire américain

Ankara

AA / Ankara / Ahmed Asmar

Des ministres du gouvernement israélien se sont fermement opposés à la proposition de l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, d'instaurer un cessez-le-feu à Gaza pour mettre fin à la guerre génocidaire d'Israël contre l'enclave palestinienne.

Mercredi, Steve Witkoff a déclaré que les négociateurs étaient sur le point de parvenir à un accord qui mettrait fin à la guerre d'Israël contre Gaza.

« J'ai de très bonnes raisons d'espérer une solution à long terme, un cessez-le-feu temporaire, et une solution à long terme. Un règlement pacifique de ce conflit », a-t-il déclaré à la presse à la Maison-Blanche.

Le ministre israélien d'extrême droite en charge des finances, Bezalel Smotrich, s'est immédiatement déclaré opposé à la proposition de cessez-le-feu, affirmant qu'elle constituerait « une bouée de sauvetage pour le Hamas ».

« Nous ne quitterons pas les régions que nous avons conquises », a déclaré le ministre d'extrême droite.

La ministre des implantations, Orit Strock, a appelé le Premier ministre Benyamin Netanyahu à poursuivre la guerre contre la Bande de Gaza, affirmant qu'Israël ne devait pas « plier » maintenant.

Le ministre des Affaires de la diaspora, Amichai Chikli, a également rejeté la proposition américaine de cessez-le-feu, la qualifiant de « tactique du salami ».

Partisan de la ligne dure, Chikli a exhorté Netanyahu à laisser l'armée poursuivre sa mission de prise de contrôle de la Bande de Gaza et à contraindre le Hamas à la reddition.

Itamar Ben-Gvir, ministre de la sécurité nationale et principale figure d’extrême droite au sein du gouvernement Netanyahu a repris à son compte les mêmes propos.

« Le premier ministre connaît ma ligne rouge et il sait quand il la franchit », a-t-il déclaré, réitérant son rejet absolu de tout accord qui mettrait fin à la guerre contre Gaza, même si cet accord était partiel.

« Un accord partiel n'est pas la bonne chose à faire, » a-t-il ajouté.


** L'opposition soutient le cessez-le-feu

L'opposition israélienne s'est toutefois ralliée à la proposition de Witkoff de mettre fin à la guerre contre la Bande de Gaza.

Le chef de file de l'opposition, Yair Lapid, a exhorté Netanyahu à accepter « publiquement et immédiatement » la proposition américaine.

Il a réitéré sa promesse d'offrir à Netanyahu un « filet de sécurité complet » pour faire passer l'accord si les membres de sa coalition votent contre.

Benny Gantz, président du parti d'opposition Unité nationale, a également soutenu la proposition américaine, déclarant que Netanyahu « n'a aucune excuse » pour la rejeter.

« Il (Netanyahu) doit accepter la proposition américaine et proposer des mesures qui permettront le retour de tous les otages », a ajouté Gantz.


** Les grandes lignes du cessez-le-feu

Selon la télévision israélienne Channel 12, Witkoff a présenté à Israël et au Hamas une nouvelle proposition de cessez-le-feu à Gaza.

Le nouveau plan impliquerait la libération de neuf captifs vivants, voire dix, et de la remise de 18 dépouilles de captifs, en deux étapes et sur une période d'une semaine, a déclaré la chaîne.

En contrepartie, Tel-Aviv s'engage à une trêve de 60 jours au cours de laquelle des négociations auront lieu pour mettre fin à la guerre.

L'armée israélienne se retirerait également dans les zones où elle était présente avant la rupture du cessez-le-feu en mars, tandis qu’un nombre convenu de détenus palestiniens serait libéré des prisons israéliennes, selon la chaîne.

En vertu de la proposition de Witkoff, Israël s'engagerait également à autoriser la distribution de l'aide humanitaire à Gaza par l'intermédiaire des agences de l'ONU.

Selon les médias israéliens, Netanyahu devrait tenir une réunion de sécurité, jeudi, pour discuter de la proposition de cessez-le-feu des États-Unis.

Le gouvernement israélien estime que 58 captifs sont toujours détenus dans la Bande de Gaza, dont 20 seraient encore en vie. De leur côté, plus de 10 100 Palestiniens croupissent dans des prisons israéliennes dans des conditions difficiles. Selon des groupes de défense des droits palestiniens et israéliens, ils seraient victimes de tortures, de privation de nourriture et de négligence médicale.

L'opposition israélienne et les familles des captifs accusent Netanyahu de prolonger la guerre pour apaiser ses partenaires de la coalition d'extrême droite et se maintenir au pouvoir.


Faisant fi des appels de la communauté internationale en faveur d'un cessez-le-feu, l'armée israélienne mène une guerre génocidaire contre la Bande de Gaza, depuis octobre 2023, tuant plus de 54 000 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d'enfants.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre de Netanyahu et de son ancien ministre de la défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans la Bande de Gaza.

Israël est également poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice (CIJ), en raison des crimes de guerre qu'il n'a cessé de commettre à l'encontre des civils dans l'enclave palestinienne assiégée.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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