AA / Gaza, Palestine – Istanbul / Mohamed Majed et Mohammad Sio

Une délégation du Hamas a rencontré dimanche à Caire Hassan Rashad, chef des services de renseignement égyptiens, pour examiner les derniers développements liés à l’accord de cessez-le-feu conclu avec Israël.

Selon un communiqué du mouvement, les discussions ont porté sur « l’évolution de l’accord de cessez-le-feu, la situation générale à Gaza et la nature de la deuxième phase de l’accord », sans donner davantage de précisions.

La délégation comprenait le chef du Conseil de direction du Hamas, Muhammad Darwish, ainsi que ses membres Khaled Mechaal, Khalil al-Hayya, Nizar Awadallah, Zahir Jabarin et le membre du bureau politique Ghazi Hamad.

Le Hamas a affirmé que la délégation avait réitéré son « engagement à mettre en œuvre la première phase de l’accord », tout en avertissant que les violations continues d’Israël risquent d’en compromettre la stabilité.

Le mouvement a appelé à mettre en place un mécanisme clair, supervisé par les médiateurs, pour signaler les violations et garantir une « action immédiate » afin d’y mettre fin, évitant ainsi des démarches unilatérales susceptibles d’aggraver les tensions.

Selon le Bureau des médias du gouvernement à Gaza, les forces israéliennes ont tué 342 Palestiniens et blessé des centaines d’autres depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Israël affirme pour sa part qu’il ne débutera pas les négociations sur la deuxième phase de l’accord tant qu’il n’aura pas reçu les dépouilles des derniers captifs israéliens.

Le Hamas répète que la récupération de ces dépouilles exige du temps en raison de l’ampleur des destructions dans la bande de Gaza.

Depuis l’entrée en vigueur de la première phase le 10 octobre, le Hamas a remis 20 prisonniers israéliens vivants ainsi que les dépouilles de 27 autres, sur un total de 28. Israël conteste deux de ces transferts, affirmant que l’un des corps ne correspond à aucun de ses captifs et que l’autre n’est pas nouveau.

La deuxième phase de l’accord prévoit notamment le déploiement d’une force internationale de stabilisation à Gaza, une idée figurant dans un projet de résolution américain récemment adopté par le Conseil de sécurité de l’ONU.

La délégation du Hamas a également évoqué la situation critique des combattants des Brigades al-Qassam piégés derrière la ligne jaune à Rafah, soulignant que tout contact avec eux a été coupé et appelant les médiateurs à intervenir.

Samedi, l’armée israélienne a affirmé avoir tué et arrêté 17 combattants du Hamas, assurant qu’ils tentaient de s’échapper par un tunnel à l’est de Rafah.

Rafah se trouve dans les zones toujours occupées par les forces israéliennes dans le cadre des dispositions de la « ligne jaune » prévues par le cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre.

Un reportage de la chaîne égyptienne Cairo News a par ailleurs indiqué qu’Israël tenterait d’utiliser ce bras de fer pour faire dérailler l’accord de cessez-le-feu.

Les responsables israéliens ont publiquement appelé les combattants à se rendre pour être transférés en Israël et interrogés, ou à « être tués » en cas de refus.

Depuis octobre 2023, l’armée israélienne a tué près de 70 000 personnes à Gaza, majoritairement des femmes et des enfants, blessé plus de 170 900 autres, et réduit l’enclave en ruines. L’offensive a été partiellement suspendue après l’entrée en vigueur d’un accord de cessez-le-feu le 10 octobre.

* Traduit de l'anglais par Adama Bamba