Cavusoglu: la France et l'Italie sont sérieuses pour la fabrication du système de défense aérienne SAMP/T en Turquie
- Le ministre turc des Affaires étrangères a souligné que « la France et l'Italie pensent, plus sérieusement, à une fabrication commune du système de défense aérienne SAMP/T sur le territoire turc »

Ankara
AA / Doha-Ankara
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a annoncé, samedi, que la France et l'Italie pensent, plus sérieusement, à une fabrication commune du système de défense aérienne « SAMP/T », sur le territoire turc.
C'est ce qui ressort d'une allocution prononcée par le chef de la diplomatie turque au cours d'une séance organisée en marge de la 20ème édition du Forum de Doha, dont les travaux avaient démarré, plus tôt dans la journée du samedi, dans la capitale qatarie.
Cavusoglu a indiqué que les entretiens du président Recep Tayyip Erdogan avec les dirigeants italien et français se sont focalisés sur la question du système de défense aérienne SAMP/T, développé par la consortium « Eurosam ».
Cavusoglu a ajouté que « la France et l'Italie pensent plus sérieusement à fabriquer de manière commune ledit système sur le territoire turc ».
Jeudi, le président Erdogan s'était entretenu avec son homologue français, Emmanuel Macron, et le président du Conseil italien, Mario Draghi, en marge du sommet de l’Otan tenu à Bruxelles.
Cavusoglu a démenti les informations véhiculées par des médias américains quant à des suggestions d'envoi par la Turquie à l’Ukraine, des systèmes de défense S-400, acquis auprès de la Russie.
Cette question, a-t-il insisté, « n’a point été mise sur la table et nous ne l’avons pas débattue sous quelque forme que ce soit ».
Il a affirmé que le secteur des industries de défense en Turquie couvre 70% des besoins en armes du pays.
Cavusoglu a relevé que « la Turquie s'active dans le domaine des systèmes de défense aérienne », en s’employant à évaluer les alternatives pour satisfaire ses besoins en la matière.
En réponse à une question portant sur les derniers développements dans les négociations de paix en cours entre la Russie et l'Ukraine, le chef de la diplomatie turque a lancé que « la Turquie a fait tout ce qui est en son ressort pour éviter la guerre entre les deux pays ».
Il a relevé « l'impératif qu'il y a à ce que la communauté internationale exerce des pressions sur la Russie, étant la partie à l'origine de l'agression ».
Le ministre a mis l'accent sur le fait qu'il « n'est point possible d'accepter l’attaque lancée contre la souveraineté de l'Ukraine ».
Cavusoglu a, par ailleurs, relevé la nécessité d'apporter « de l'aide aux deux parties belligérantes pour sortir de la crise, tout en sauvant la face ».
Il a soulevé le « besoin de parvenir à une entente commune entre les deux pays », mais que la décision de cessez-le-feu doit être prise rapidement, compte tenu des développements qui menacent la vie de la population civile ».
Le 24 février dernier, la Russie a lancé une opération militaire en Ukraine, ce qui a provoqué une colère et de multiples réactions à l’échelle internationale, ainsi que l'imposition de sanctions financières et économiques inédites et des plus sévères à l'endroit de Moscou.
La Russie pose comme préalable, pour mettre un terme à son opération, le renoncement de l'Ukraine à ses plans d'adhésion à des entités et alliances militaires, dont l'Otan, et l’adoption d’un statut de « neutralité totale », ce que Kiev considère comme étant une « ingérence dans sa souveraineté ».
*Traduit de l’arabe par Hatem Kattou