Canada : Un ancien rapporteur de l’ONU ayant enquêté sur les violations israéliennes fait face à un interrogatoire
- Richard Falk affirme que les autorités canadiennes l’ont interrogé, lui et son épouse, pendant plus de quatre heures alors qu’ils se rendaient au Canada cette semaine pour participer à un événement lié à Gaza
Istanbul
AA / Istanbul / Serdar Dincel
Un ancien rapporteur spécial de l’ONU qui a enquêté sur les violations commises par Israël contre les Palestiniens a déclaré avoir été interrogé par les autorités canadiennes pour des raisons liées à la « sécurité nationale » alors qu’il se rendait cette semaine au Canada pour participer à un événement consacré à Gaza.
L’expert américain en droit international Richard Falk a indiqué à Al Jazeera que lui et son épouse, la juriste Hilal Elver, avaient été interrogés jeudi par les autorités à l’aéroport international Pearson de Toronto.
« Un agent de sécurité est venu et a dit : “Nous vous avons tous les deux retenus parce que nous craignons que vous ne représentiez une menace pour la sécurité nationale du Canada.” », a déclaré Falk samedi lors d’un entretien depuis Ottawa.
« C’était la première expérience de ce genre – de toute ma vie », a-t-il ajouté.
Falk et Elver, tous deux citoyens américains, se rendaient au Tribunal pour la Palestine, qui réunit des experts internationaux afin d’examiner le rôle du Canada dans ce que les organisateurs qualifient de génocide israélien à Gaza.
Il a précisé que le couple avait été retenu plus de quatre heures et interrogé sur leurs travaux concernant Israël, Gaza et le génocide de manière générale.
Précisant que l’interrogatoire n’avait « rien de particulièrement agressif », il l’a décrit comme « plutôt aléatoire et désorganisé ».
Cependant, Falk estime que cet interrogatoire s’inscrit dans un effort international plus vaste visant à « punir ceux qui s’efforcent de dire la vérité sur ce qui se passe » dans le monde, notamment à Gaza.
« Cela suggère un climat d’insécurité gouvernementale, je pense, une tentative de réduire au silence les voix dissidentes », a déclaré l’ancien rapporteur de l’ONU.
Pour sa part, l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), qui supervise les postes frontaliers du pays, a indiqué à Al Jazeera qu’elle ne pouvait pas commenter des cas individuels en raison des règles de confidentialité.
La porte-parole de l’ASFC, Rebecca Purdy, a expliqué que l’évaluation des risques pour la sécurité et de l’admissibilité pouvait impliquer des contrôles primaires et secondaires, des procédures courantes « qui ne doivent pas être interprétées comme une indication d’acte répréhensible ».
Le sénateur canadien Yuen Pau Woo, qui soutient le Tribunal pour la Palestine, s’est dit « consterné » que deux experts en droit international et droits humains aient été interrogés au Canada en raison d’un risque potentiel pour la sécurité nationale.
« Nous savons qu’ils étaient ici pour participer au Tribunal pour la Palestine. Nous savons qu’ils ont dénoncé et documenté les horreurs infligées à Gaza par Israël et qu’ils militent pour la justice », a ajouté Woo.
*Traduit de l'anglais par Ben Amed Azize Zougmore
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