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Canada - Trudeau : « Un fils de » au faîte du pouvoir (portrait)

-Agé de moins de 50 ans, Justin Trudeau sera investi, officiellement, pour la deuxième fois consécutive, le 20 novembre prochain, 23ème Premier ministre du Canada, un mois après la victoire du Parti libéral aux élections fédérales.

Lassaad Ben Ahmed  | 30.10.2019 - Mıse À Jour : 31.10.2019
Canada - Trudeau : « Un fils de » au faîte du pouvoir (portrait)

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AA/ Montréal / Hatem Kattou

Ne dit-on pas que l’histoire est un éternel recommencement ? Justin Trudeau, Premier ministre sortant vient d’être reconduit à son poste après que le Parti Libéral du Canada (PLC), formation qu’il dirige depuis 6 ans et demi, vient de remporter le lundi, 21 octobre courant, les élections fédérales avec 157 sièges (sur un total de 338 de la chambre des communes).

Justin Pierre James Trudeau doit, néanmoins, se résoudre à former un gouvernement minoritaire, le quatrième en 15 ans, quatre ans après qu’il ait gagné le précédent scrutin, haut la main, à la majorité absolue.

Cinq décades plus tôt, son père, Pierre Elliot Trudeau (décédé en 2000) avait remporté le même scrutin en 1968 à une majorité des plus confortables avant d’être réélu, quatre ans plus tard, mais en étant contraint de former un gouvernement minoritaire.

Cette similitude du parcours est saisissante à plus d’un titre, en dépit des différences qui séparent le père et le fils, objet de notre portrait.

Né le jour de Noel de l’année 1971, le Premier ministre, au visage d’ange et coqueluche des médias locaux et mondiaux en 2015, notamment, semble être promis, dès sa naissance à un avenir rayonnant, politiquement parlant, aidé ou stimulé en cela par une ascendance singulière.

Trudeau s’engage en politique, plus d’un lustre après la disparition de son illustre père et réussit à se faire élire, en 2008 à la chambre des communes, (chambre basse du parlement fédéral) dans une circonscription de Montréal, capitale économique de la province du Québec.

A la fin de son mandat, il se lance, fin 2012, à l’assaut du Parti Libéral, qui traversait à l’époque une des pires crises de son existence, éclaboussé par une série de scandales, des suites desquels il a connu une chute vertigineuse, aggravée par la démission de son chef Michael Ignatieff.

Les Libéraux ne comptaient que 34 sièges (pire score de son histoire) contre 166 pour leurs éternels rivaux, les Conservateurs.

Le « jeune loup », Justin, âgé d’à peine 42 ans et saisissant l’opportunité au vol, décide de s’emparer de la direction d’un Parti Libéral tombé de très haut, et réussit son pari, face à cinq autres concurrents après trois abandons, en remportant 80% des voix des 104 mille votants, devenant ainsi officiellement, le 14 avril 2013, chef du Parti Libéral du Canada.

Deux ans plus tard, et après la "bérézina" lors du précédent scrutin, une vague rouge déferle sur le pays et balaie les conservateurs.

Le mérite revient, selon nombre d’observateurs, au jeune Trudeau, digne fils de son père, parvenu, à la faveur de son dynamisme, de sa vitalité, de sa « spontanéité » et de son opportunisme politique de bon aloi, à renverser la vapeur avec maestria.

Le résultat est des plus éclatants. Le PLC a plus que quintuplé son score passant des 34 dérisoires sièges à…184 députés. Un succès intimement lié à la venue de ce nouveau chef, jeune, qui a insufflé du sang nouveau dans une formation au bord de la rupture et moribonde.

Grandi en Ontario (province anglophone), au 24 Sussex Drive, résidence officielle des Premiers ministres canadiens, avant de regagner Montréal, le « très souriant » Justin obtient deux licences en littérature anglaise et en éducation. Ensuite, le jeune Trudeau se débrouille « une job » (selon la terminologie québécoise) pour financier un voyage qui l’emmènera d’un bout à l’autre de la planète (France, Espagne, Bénin, Chine, Thaïlande, Russie Maroc, Vietnam).

L’ouverture d’esprit et le progressisme de l’actuel Premier ministre et son encouragement pour l’arrivée de nouveaux migrants ainsi que des réfugiés syriens, hispaniques et haïtiens, trouverait partiellement et probablement son origine dans ce « voyage initiatique ».

Trudeau fils a occupé, par la suite, le poste d’enseignant de français à Vancouver (Ouest) avant de revenir s’établir à nouveau à Montréal, centre économique et politique de premier plan du Québec et du Canada, où il a suivi un cursus à l’Ecole polytechnique de Montréal pour devenir ingénieur en 2002/2003, quelques années avant de s'impliquer en politique et de reprendre le flambeau du père décédé à l’orée du siècle.

In fine, son épouse, une ancienne chroniqueuse et animatrice de télévision et instructrice de yoga est très présente à ses côtés lors de la campagne électorale et de ses déplacements.

Sophie Grégoire, épousée en 2005, et que Justin Trudeau n’a pas manqué de remercier chaleureusement du haut du podium où il festoyait, le soir du lundi 21 octobre, immédiatement, après les annonces des premiers résultats le sacrant Premier ministre du Canada pour la deuxième fois.

Bien qu’ayant opté pour un gouvernement minoritaire, repoussant, à ce stade, une alliance avec un tout autre parti pour obtenir la majorité absolue à l’hémicycle, Justin Trudeau semble être, à 48 ans, au faîte de son pouvoir avec de beaux jours devant lui, quand bien même, il a été usé par quatre ans de pouvoir et qu’il sera, probablement, appelé, au vu de la configuration de l’actuel échiquier politique canadien, à solliciter les faveurs des votants d’ici deux ans.

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