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Canada/Tombes des pensionnats d’enfants autochtones : le Pape invité à se rendre à Kamloops

Kamloops est une localité de la province de la Colombie-Britannique où ont été découverts les premières tombes d’enfants autochtones sur le site d’un pensionnat qui était géré jadis par l’Eglise catholique qui refuse toujours de présenter des excuses

Ekip  | 29.10.2021 - Mıse À Jour : 30.10.2021
Canada/Tombes des pensionnats d’enfants autochtones : le Pape invité à se rendre à Kamloops

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AA / Montréal / Hatem Kattou

Rosanne Casimir, cheffe de la Première Nation (autochtone), Tk'emlúps te Secwépemc, a appelé, jeudi, le Pape François, à se rendre à Kamloops (ouest), tout en incitant le Vatican à poster des gestes concrets sur fond de la responsabilité de l’Eglise catholique dans les charniers d’enfants autochtones sur les sites de pensionnats, gérés auparavant par cette institution.

C’est ce qui ressort d’un communiqué diffusé, jeudi, par Rosanne Casimir, qui a été largement relayé par les médias locaux.

Kamloops est une localité de la province de la Colombie-Britannique (ouest) où ont été découverts la première série de tombes d’enfants autochtones sur le site d’un pensionnat qui était géré par l’Eglise catholique, qui refuse toujours de présenter des excuses.

Il convient de noter que cet appel a été lancé par la cheffe autochtone intervient après l’annonce faite par le Vatican en vertu de laquelle le Pape Francois est prêt à se rendre au Canada sur invitation de la Conférence des évêques catholiques du Canada.

« Il s’agirait d’un moment historique pour les survivants et pour la communauté qui continuent de subir les conséquences de la terrible découverte des enfants disparus », lit-on dans le communiqué.

Casimir a souligné les « obligations financières légales et morales envers les survivants (autochtones) », tout en incitant le Vatican à « poser des gestes concrets pour favoriser la guérison » et la réconciliation.

Le communiqué a tenu à rappeler qu’au cours d’un voyage effectué par le souverain pontife en Amérique du sud en 2015, le pape a « demandé humblement pardon, non seulement pour les offenses de l'Église même, mais aussi pour les crimes contre les peuples autochtones durant ce que l'on appelle la conquête de l'Amérique ».

Et Casimir de renchérir : « la venue du pape au Canada, sans action concrète, avec pour seul objectif la réconciliation, ignore cette dure vérité ».

La découverte des tombes anonymes d’enfants autochtones ainsi que les offenses faites aux Premières Nations pendant des siècles fait encore débat au Canada sur fond d’une réconciliation encore inachevé et qui n’a pas encore abouti.

Ce débat et au-delà de la dimension mémorielle et historique, connait des déclinaisons sociales et s’invite surtout dans les campagnes électorales et dans la vie politique, provinciale et fédérale, soulevant des divergences et parvenant par moments à des consensus au niveau des principes dans l’attente de décisions plus concrètes et plus tangibles.

Parmi les demandes réclamées par la cheffe autochtone figure la reconnaissance du rôle de l’Eglise catholique de son « rôle direct dans de nombreux abus horribles », via les pensionnats et qui ont eu comme victimes premières les enfants autochtones.

De plus, le communiqué exige des de publier l’ensemble des « informations et documents relatifs aux pensionnats pour Autochtones » tout en levant des fonds pour indemniser les survivants.

Le dernier point est relatif aux « excuses du pape François, au nom de l’Eglise catholique, à l'intention des survivants, de leurs familles ainsi que des collectivités concernées pour les mauvais traitements que les enfants des Premières Nations, des Inuit et des Métis ont subis dans les pensionnats dirigés par l’Église catholique ».

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