Canada-Manifestations antivaccin : la Loi sur les mesures d’urgence appliquée immédiatement
- Votée en 1988 pour remplacer l’ancienne loi sur les mesures de guerre, c’est la première fois qu’un gouvernement canadien a recours à cette législation

Canada
AA / Montréal / Hatem Kattou
Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a annoncé, lundi en fin d’après-midi, l’application immédiate mais ciblée de la Loi sur les mesures d’urgence, pour mettre fin aux manifestations et aux blocages du centre-ville de la capitale Ottawa et de plusieurs postes frontaliers, un mouvement initié par des groupes hostiles aux mesures sanitaires.
Intervenant en conférence de presse, lundi, Trudeau a lancé : « La décision entre en vigueur dès maintenant ».
Le Premier ministre fédéral a tenu, toutefois, à préciser que « la portée de ces mesures sera limitée dans le temps, ciblée géographiquement, raisonnable et proportionnelle à la menace pour la sécurité du Canada ».
« La loi donne davantage d'outils aux forces policières lorsque des rassemblements constituent des activités illégales et dangereuses, comme des blocages et des occupations », a-t-il ajouté, indiquant que « la Gendarmerie royale du Canada (GRC) peut aussi, là où c'est nécessaire, appliquer les lois provinciales et municipales ».
Commentant le mouvement de protestation hostile aux mesures sanitaires, Trudeau a indiqué qu’il « ne s'agit plus d'une manifestation légitime en raison d'un désaccord sur une politique gouvernementale. Il s'agit maintenant d'une occupation illégale. Il est temps pour ces gens de retourner à la maison ».
Le Premier ministre a, par ailleurs, tenu à indiquer qu’il n’envisageait pas de « déployer l'armée dans les endroits ciblés ».
« La Loi sur les mesures d'urgence n'est pas quelque chose à prendre à la légère. Ce n'est pas le premier outil qu'on prend, ou même le deuxième ou le troisième », a-t-il souligné.
Votée en 1988 pour remplacer l’ancienne loi sur les mesures de guerre, c’est la première fois qu’un gouvernement canadien a recours à cette législation.
Il convient de noter que la loi antérieure avait été appliquée à trois reprises seulement, lors des deux Guerres mondiales et durant la crise d’octobre 1970 au Québec.
Un mouvement de protestation contre les mesures sanitaires et le vaccin anti-Covid-19 a été lancé à la fin du mois de janvier par des camionneurs, qui ont paralysé le centre de la capitale fédérale Ottawa.
Le mouvement a pris de l’ampleur depuis, lorsque des groupes de protestataires avaient pris l’initiative de bloquer d’autres routes et endroits, notamment, un pont séparant les villes canadienne de Windsor dans l’Ontario et américaine de Detroit dans le Michigan, un passage névralgique et crucial pour les échanges commerciaux entre les deux pays.
Le Président américain, Joe Biden, avait demandé, vendredi, au Premier ministre canadien, Justin Trudeau, d’intervenir pour lever les blocages, et les autorités canadiennes, municipales, provinciales et fédérales ont commencé à réagir, notamment, en évacuant, dimanche, le pont Ambassador reliant l’Ontario au Michigan.
Trudeau avait martelé, vendredi, que « Toutes les options sont sur la table. Cette activité illégale (le blocage) doit cesser et elle va cesser ».
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