Canada/Législatives : six principaux partis en lice à l’assaut de 338 sièges
Canada/Législatives : six principaux partis en lice à l’assaut de 338 sièges

Canada
AA / Montréal / Hatem Kattou
Les Canadiens sont appelés à voter, le lundi 21 octobre, pour choisir les 338 députés qui siègeront à la Chambre des communes, à Ottawa, capitale fédérale.
Les élections législatives canadiennes se tiennent tous les 4 ans et le scrutin de 2019 aboutira à l’élection des députés de la 43ème législature, la première ayant débuté, il ya de cela plus de 150 ans, soit en 1867, date de la promulgation de la Constitution canadienne, qui a institué un régime largement inspiré du parlementarisme britannique.
La Loi fondamentale canadienne a mis en place une monarchie constitutionnelle, dont le souverain et chef de l’Etat est le monarque régnant du Royaume-Uni, soit actuellement la Reine Elizabeth II.
Notons que la campagne électorale, qui se déroule durant 40 jours, (compte tenu de la superficie du Canada avoisinant les 10 millions de km2), a été lancée officiellement le 11 septembre écoulé, lorsque la gouverneure générale, Julie Payette, (représente de la couronne britannique) a accepté la demande du Premier ministre en exercice, Justin Trudeau, et dissous le parlement.
Les députés sont élus, selon le mode de scrutin uninominal majoritaire à un tour, qui ne tient pas compte d’éléments à la proportionnelle, et ce, dans les 338 circonscriptions fédérales, réparties entre les 10 provinces et les 3 Territoires composant le Canada.
Notons que le découpage électoral prend en considération l’évolution démographique de chaque province et est revu tous les dix ans (la dernière révision date de 2012).
De ce fait, l’Ontario, province la plus peuplée avec 14,4 millions d’habitants, compte 121 députés, suivie du Québec, qui dispose de 78 députés pour 8,5 millions d’habitants. Les autres sièges sont répartis entre la Colombie britannique (42), l’Alberta (34), le Saskatchewan et le Manitoba (14 sièges chacune), la Nouvelle Ecosse (11), le Nouveau Brunswick (10), la Terre Neuve et Labrador (7) et l’Ile du Prince Edouard (4). Les trois territoires du Nord (Yukon, Nunavut, Territoire du Nord-ouest) se partagent les trois sièges restants.
Notons que le Premier ministre sortant, Justin Trudeau (48 ans), chef du Parti libéral est candidat à sa propre succession. Il est également le fils d’un ancien Premier ministre du Canada des plus emblématiques, Elliot Trudeau, qui a dirigé le pays pendant quinze ans.
Les six principaux partis en lice sont, dans l’ordre de leur poids actuel à l’hémicycle, le Parti Libéral (177 sièges), le Parti Conservateur (95 sièges), le Nouveau parti démocratique (39 sièges), le Bloc québécois, le Parti Vert du Canada (2 sièges) et le Parti Populaire (1 siège).
Créé en 1867, le Parti Libéral est dirigé, depuis 2013, par Justin Trudeau, Premier ministre sortant. Ayant obtenu la majorité absolue en 2015 (52% des sièges), le Parti libéral dispose de réelles chances de remporter le scrutin du 21 octobre en dépit de quelques soubresauts et difficultés l’impliquant et qui ont émaillé le paysage politique canadien au cours de ces derniers mois (scandale de SNC-Lavalin).
Tout en étant favorable au principe du libre-échange, le Parti Libéral a su faire montre d’une certaine souplesse idéologique qui lui a permis, tout au long de son histoire, d’engranger des succès et de revenir sur le devant de la scène après certaines éclipses. .
Quant au Parti conservateur, deuxième formation en termes de popularité (31%) et très présent dans l’Ouest canadien, il est conduit par Andrew Scheer (40 ans) depuis mai 2017. Fondé en 2003 à la suite d’une fusion entre l’Alliance canadienne et le Parti progressiste-conservateur, ce parti est l’héritier idéologique et politique du Parti libéral-conservateur qui existe depuis 1854. L’appellation initiale de ce parti initial a changé à maintes reprises jusqu’à parvenir à l’actuelle dénomination de Parti conservateur du Canada.
Au plan international, le PC se caractérise par un soutien quasi-inconditionnel aux politiques israéliennes et son actuel chef envisage, en cas d’élection, de reconnaître la ville sainte de Jérusalem comme capitale d’Israël et d’y transférer l’ambassade canadienne depuis Tel-Aviv.
Le Nouveau Parti Démocratique (NPD) est la troisième formation influente dans le paysage politique canadien avec, notamment, ses 39 sièges (13%) à la Chambre des communes.
Ce parti a été fondé en 1961 par deux formations de l’époque, en l’occurrence, le Parti social démocratique, et le Congrès du Travail du Canada. Foncièrement de tendance social-démocrate, le NPD est le parti le plus à gauche parmi les formations politiques fédérales canadiennes de premier plan.
Dirigé depuis 2017 par Jagmeet Singh (40 ans), un sikh portant le turban, le NPD est favorable à une économie réglementée et défend les politiques de sécurité sociale, notamment, l’assurance maladie, la sécurité de la vieillesse et l’assurance-emploi.
Le NPD se distingue également au plan international par son « pacifisme » et son opposition au déploiement des troupes canadiennes à l’étranger, critiquant l’alignement militaire systématique du Canada sur les positions étasuniennes.
Pour ce qui est du Bloc Québécois (10 sièges), ce parti, dirigé par Yves-François Blanchet, a été fondé en 1991 dans l’objectif de préparer le passage de la Province du Québec à la souveraineté en prévision du référendum organisé en 1995.
Il s’agit d’un parti souverainiste, initialement « temporaire », bien que depuis le début des années 2000, ses dirigeants ont changé de fusil d’épaule en se présentant comme étant les défenseurs de tous les Québécois au plan fédéral sans embrasser une idéologie particulière.
Cinquième en ordre d’importance, le Parti Vert compte deux députés à la chambre des communes.
Crée en 1983, cette formation de gauche à centre gauche, est actuellement conduite par Elizabeth May depuis une quinzaine d’années, et adhère aux courants de l’écologisme et de l’environnementalisme visant le « respect, la protection, la préservation ou la restauration de l’environnement dans une forme très poussée ».
Les positions classiques de ce parti se cristallisent autour du contrôle du nucléaire et de la réduction des Gaz à effet de serre (GES).
Disposant de 0,5% des voix lors du précédent scrutin, le Parti Vert compterait sur l’engouement et l’engagement en faveur de la cause environnementale, particulièrement, sur les 500 mille personnes qui ont battu le pavé, le vendredi 27 septembre, dans la seule ville de Montréal à l’occasion de la Journée mondiale pour le Climat.
Le « dernier poucet » des principaux partis en lice est le Parti Populaire (PP) dirigé par Maxime Bernier. Fondé en 2018 à la suite de la démission de son chef des rangs du Parti conservateur, le Parti Populaire s’affiche clairement comme étant un parti de droite et nombre d’observateurs le classent comme étant un parti « populiste ».
Avec 40 mille membres en un peu plus d’un an d’existence, le PP compte un seul député dans ses rangs, en l’occurrence son chef-fondateur Maxime Bernier.