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Canada-Julie Payette : Un « génie » en perdition

- Le Gouverneur générale a démissionné le 21 janvier courant, à la suite de la publication d’un rapport l’accablant pour l’instauration d’un « climat toxique » au travail, alternant « humiliations, hurlements, et harcèlements » des employés.

1 23  | 29.01.2021 - Mıse À Jour : 30.01.2021
Canada-Julie Payette : Un « génie » en perdition

Canada

AA / Montréal / Hatem Kattou

Deuxième astronaute canadienne à être partie dans l’espace, ingénieure, scientifique de renom, pianiste, sportive accomplie, gestionnaire et polyglotte, la gouverneure générale du Canada, Julie Payette, une femme d’exception, qui vient de démissionner le 21 janvier courant, des suites d’un rapport indépendant l’accablant, est tombée du haut de son piédestal, à cause du « climat de travail toxique » instauré parmi ses employés.

« Hurlements, cris, comportements agressifs, harcèlements, commentaires dégradants, intimidations et humiliations publiques », le rapport de 132 pages élaboré par une instance indépendante et qui est sans équivoque aucune, a poussé la représentante de la Couronne britannique et commandant en chef des Forces armées canadiennes, à quitter son poste avant terme.

Cet épisode, qui a été dévoilé depuis l’été dernier, par quelques médias canadiens qui ont recueilli les témoignages d’anciens et d’actuels employés à Rideau Hall (résidence officielle du gouverneur général canadien à Ottawa), a terni l’image, non pas de l’Institution, qui demeure protocolaire et sans influence concrète, mais celle de la personne de Payette, qui jouissait d’une estime incontestable de grandes franges de ses concitoyens, en particulier pour son parcours exceptionnel.

En effet, la 29ème gouverneure générale du Canada et troisième femme à avoir occupé un tel poste, a eu une carrière d’exception, en particulier, dans le domaine scientifique, mais pas seulement.

Âgée actuellement de 58 ans, Julie Payette, et après une brillante carrière d’ingénieure, de scientifique, d’académicienne et de chercheure entre Toronto, Zurich et le siège de l’OTAN, elle a rejoint les Forces armées canadiennes pour se préparer à devenir plus tard astronaute.

C’est dans ce cadre que Julie Payette a intégré un groupe d’astronautes de l’Agence spatiale américaine (NASA), ce qui lui a permis de prendre part à plusieurs missions dans l’espace, dont celle de Discovery, et devenir ainsi la deuxième femme canadienne à partir dans l’espace.

Après cela, Julie Payette occupe des postes de responsabilité de premier ordre aussi bien au plan fédéral que provincial, en dirigeant l’Agence spatiale canadienne, de 2000 à 2007, avant de devenir déléguée scientifique de la Province du Québec à Washington, jusqu’à 2013.

Payette dirigera, par la suite, pendant trois ans le prestigieux Centre des sciences de Montréal et occupa ensuite le pose de vice-directrice de la Société immobilière du Canada.

De même, Payette a rejoint, en 2014, le conseil d’administration de la Banque nationale du Canada avant de devenir, trois ans plus tard, membre de la commission « Femmes dans les Sports » du Comité international olympique.

Parallèlement à cette carrière de scientifique, d’astronaute et d’administratrice, Julie Payette est une pianiste de haut niveau qui s'est, entre autres, produite avec l'Orchestre symphonique de Montréal, l'ensemble Piacere Vocale de Bâle (Suisse) et le Tafelmusik Baroque Orchestra and Chamber Choir de Toronto (Ontario).

Celle qui s’est vu décerner 19 Doctorat honoris causa pour l’ensemble de son œuvre, est également une sportive accomplie.

Payette pratique plusieurs disciplines, notamment, la course à pied, le ski, les sports de raquette et la plongée sous-marine.

Toutes ses qualités ont fait de Julie Payette, une polyglotte qui maîtrise six langues (Anglais, français, russe, espagnol, italien et allemand), a fait d’elle une idole et une fierté dans son pays, jusqu’ à cette année 2017, qui l’a vu tomber de haut et poussée à la sortie, à cause de l’ensemble de ses griefs comportementaux et de son attitude en milieu de travail, en tant que gouverneure générale.

La gouverneure générale, pilote professionnelle, scientifique, astronaute, musicienne a surmonté de nombreux écueils dans sa vie pour réussi avec brio, mais le génie a failli en un seul domaine, celui d’évoluer en bonne intelligence avec les « gens normaux ».

Il se pourrait que le fait d’avoir atteint les sommets en volant haut dans l’espace, a donné le tournis à l’astronaute, la poussant à prendre les autres de haut et à voir les autres petits, et partant, sujets d’être brimés et humiliés.

Notons que le gouverneur général au Canada est nommé pour un mandat de cinq ans. Il s’agit du représentant de la Couronne britannique (poste honorifique) et occupe également la position de commandant en chef des forces armées canadiennes (poste honorifique) et occupe également la position de commandant en chef des forces armées canadiennes.

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