Cameroun/Crise anglophone : Rencontre à Londres entre le MAE anglais et le PM camerounais
-Le Gouvernement de la Grande Bretagne voudrait que les droits de l’homme soient respectés dans les régions anglophones.
Cameroon
AA/Yaoundé/Peter Kum
Parti du Cameroun pour prendre part au sommet du Commonwealth qui se tient du 16 au 20 avril 2018 à Londres, le Premier ministre camerounais, Yang Philémon, a été reçu jeudi par le ministre des Affaires Etrangères de la Grande Bretagne, Alexander Boris de Pfeffel Johnson, a appris Anadolu de source officielle.
Les deux personnalités se sont notamment entretenues sur la crise anglophone qui secoue les deux régions anglophones du Cameroun, selon Boris de Pfeffel Johnson.
« J’ai eu des discussions importantes avec le Premier ministre Yang, lors de notre sommet du Commonwealth. Il est urgent de poursuivre le dialogue, la décentralisation, le respect des droits de l’homme dans les régions anglophones comme l’avait annoncé le Président camerounais Paul Biya. La Grande Bretagne va soutenir le processus de la paix, du développement et de la sécurité pour nos amis au Cameroun », a indiqué jeudi le ministre Boris Johnson sur son compte Twitter.
Pour rappel, la Reine Elisabeth II d’Angleterre qui s’est dite contre la sécession du Cameroun, avait refusé en 2017 de recevoir des représentants du mouvement sécessionniste de l’ « Ambazonie » (état auto-proclamé dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, non reconnu par Yaoundé).
C’est ce qu’avait révélé une correspondance officielle émanant du Foreign & Commonwealth Office (bureau des affaires étrangères et du Commonwealth), signée le 2 mai 2017 par Tobias Ellwood, le responsable en charge des relations avec l’Afrique et le Moyen Orient.
«En ce qui concerne l’initiative de M. Sam Egbe (un sécessionniste) au sujet de l’indépendance, il est important de souligner, au premier abord, que le Royaume-Uni reconnaît les résultats du referendum organisé en 1961 par les Nations unies sur les territoires sous mandat britannique en Afrique. Les deux régions qui constituent le Southern Cameroon ont accepté de devenir une partie du Cameroun francophone », avait indiqué Tobias Ellwood.
Tobias Ellwood avait aussi rappelé les démarches entreprises par le Haut-commissariat de Grande-Bretagne à Yaoundé, avant cette prise de position.
«Notre Haut-commissaire à Yaoundé suit de très près la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Nous continuerons à le faire avec le gouvernement camerounais. Le Haut-commissaire de Grande-Bretagne a rencontré le président de la République, le 7 mars 2017, et j’ai discuté avec le ministre des Relations Extérieures, M. Mbella, le 19 avril 2017, sur les tensions dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest», avait-il encore dit.
Au cours de ces différentes discussions avec les autorités camerounaises, avait souligné Tobias Ellwood, «nous en avons appelé à l’arrêt de l’usage de la force par les différents protagonistes, à l’obligation de respecter les droits de l’Homme, et à l’utilisation des voies légales pour la résolution de cette crise. Nous en avons également appelé au dialogue pour un retour à la normale dans les deux régions ».
La crise sociale qui secoue les deux régions anglophones du Cameroun avait débuté en octobre 2016 par une grève des avocats, des enseignants et des étudiants anglophones qui critiquaient la marginalisation dont ils étaient victimes.A ce jour, au moins 40 militaires et plus de 500 civils ont été tués dans ces deux régions, selon le dernier bilan établi par le Réseau de Défenseurs des Droits de l’homme de l’Afrique Centrale (REDHAC).
