Cameroun : au moins 5 policiers tués dans l'explosion d'une mine
Cameroon
AA / Yaoundé / Peter Kum
Au moins cinq policiers camerounais ont été tués, lorsque leur véhicule a sauté sur une mine dans le village Otu situé dans la région anglophone du Sud-Ouest, a-t-on appris de source officielle régionale.
«Dans la matinée du samedi 15 juin 2019, un véhicule de la police qui transportait des éléments des forces de sécurité qui allaient prendre la relève de leurs camarades à Otu, a sauté sur un engin explosif improvisé (EEI), faisant au moins cinq morts» , a indiqué à Anadolu, le gouverneur du Sud-Ouest, Bernard Okalia Bilai.
« Il s’agit d’une attaque terroriste qui porte les empreintes de sécessionnistes », a-t-il ajouté.
Depuis le déclenchement de ce conflit armé dans les deux régions anglophones fin 2016, c’est la deuxième fois que les séparatistes attaquent les forces de l’ordre à l’aide d’explosifs.
« En vingt mois, le conflit a fait 1 850 morts, 530 000 déplacés internes et des dizaines de milliers de réfugiés. L’intransigeance des belligérants risque de générer de nouvelles violences et de prolonger le conflit, qu’aucun camp ne semble en mesure de remporter militairement dans la courte durée », a relevé Human Rights Watch dans un rapport publié en mai dernier.
Pourtant la crise est la « plus négligée au monde », selon le classement annuel de l’ONG Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC), publié le 6 juin 2019.
« La crise dans les régions anglophones du Cameroun est la crise humanitaire et de déplacement (de personnes) la plus négligée au monde », écrit dans un communiqué l’ONG, présente dans le Cameroun depuis 2017.
« Nous devons en finir avec cette paralysie de la communauté internationale. Chaque jour que dure ce conflit, la rancœur se renforce et la région se rapproche dangereusement d’une guerre sans merci », a déclaré Jan Egeland, secrétaire général du NRC, cité dans le rapport. Il s’exprimait après sa visite au Cameroun, fin avril dernier.
