Calais/ Migrants: Deuxième jour du démantèlement de la "Jungle", les ONG toujours inquiètes
Les ouvriers commandités par la préfecture continuent la destruction de la partie sud de la Jungle alors que les ONG émettent réserve et inquiétude.

Paris
AA - Paris - Bilal Muftuoglu
Le démantèlement du plus grand camp de migrants en France, la "Jungle" continue pour le deuxième jour consécutif à Calais (Nord-Pas-de-Calais), alors que les associations de soutien aux réfugiés s'inquiètent du sort des milliers d'"habitants" du camp.
Un important dispositif sécuritaire a été mis en place aux alentours de la partie sud du camp, objet de destruction, à l'initiative de la Préfecture de Pas-de-Calais approuvée par le tribunal administratif de Lille. La mobilisation des forces de l'ordre a été renforcée par rapport au premier jour du démantèlement après des heurts violents qui ont éclaté lundi entre les migrants et les policiers.
La police a notamment forcé les migrants de quitter leurs abris, arrêtant entre autres deux personnes pour s'être tenues sur leurs toits, selon l'association Calais Migrant Solidarity. Les forces de l'ordre ont aussi frappé une femme enceinte qui ne souhaitait pas quitter son abri, rapporte la même ONG.
Par ailleurs, plusieurs associations de soutien aux migrants ont lancé un appel pour une série de manifestations en France et en Suisse. Les premières manifestations auront lieu mardi soir à Nantes et Place de la République à Paris, suivies de celles du 2 mars à Genève et du 4 mars encore à Paris.
Dans l'appel à rassemblement "Calais brûle", soutenu entre autres par des associations telles que la Cimade et Emmaüs, les ONG appellent l'Etat français à "laisser les réfugiés décider par eux-mêmes et leur apporter des solutions".
Les associations avaient également envoyé le mois dernier une lettre ouverte au ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, dénonçant la solution de relocation proposée aux migrants qui seraient plus de 3 000 à rester dans la partie sud de la "Jungle". Ce centre d'accueil provisoire, qui dispose d'une capacité d'accueil de 1 500 personnes, reste "largement sous-dimensionné" et ne respecte pas l'intimité des réfugiés, estiment les associations.
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