Bétharram: Le collectif des victimes produit un document contredisant les déclarations de Bayrou
- Le Premier ministre français avait affirmé devant la commission d'enquête parlementaire, que le surveillant condamné pour des violences sur un élève a été licencié en 1996 à la suite d’une inspection. C'est faux, atteste le document.

Provence-Alpes-Cote d Azur
AA/Nice/Feïza Ben Mohamed
Le collectif des victimes Notre-Dame de Bétharram a dévoilé, lundi soir, un document, contredisant certaines déclarations de François Bayrou devant la commission d’enquête parlementaire dédiée au contrôle de l’Etat sur les violences faites aux enfants en milieu scolaire.
Auditionné mercredi dernier, le Premier ministre français avait assuré qu’au terme de l’inspection diligentée par ses soins alors qu’il était ministre de l’Education en 1996, un surveillant, condamné pour des violences faites sur un élève, avait été immédiatement licencié et écarté de l’institut privé catholique béarnais.
Mais un document, dévoilé lundi par Alain Esquerre, porte-parole du collectif des victimes, est venu démontrer qu’en réalité, ce surveillant, surnommé « sanglier » par les élèves, faisait toujours partie des effectifs du groupe scolaire, et qu’il avait même obtenu une promotion, en étant affecté au poste de CPE (conseiller principal d’éducation).
« En 1997-1998, l’auteur de la gifle est toujours présent à Bétharram, ayant même obtenu une promotion étant CPE (…). Il n’a nullement été licencié comme a pu le dire le Premier ministre », a déclaré Alain Esquerre, cité par RMC.
Devant la commission d’enquête parlementaire, François Bayrou avait pourtant présenté un document visant à attester que « le supérieur ou le directeur de Bétharram adresse au recteur un suivi du rapport (d'inspection) dans lequel il lui indique que le surveillant a été licencié ».
Tout au long de son audition qui a duré plus de 5 heures, le locataire de Matignon s’était défendu d’avoir couvert des faits de violences et de violences sexuelles qui sont intervenus à Notre-Dame de Bétharram.
Dénonçant « l’instrumentalisation » de cette affaire par le biais « des réseaux sociaux », le Premier ministre a assuré que les accusations qui sont portées contre lui « sont infondées » et qu’il n’a jamais « protégé des pédocriminels ».
Pour rappel, pas moins de 200 plaintes ont été déposées à ce jour pour des faits intervenus entre les années 50 et les années 2000.
Un homme 59 ans a été mis en examen et écroué courant février pour des faits de viol aggravé et agression sexuelle aggravée. Les deux autres personnes interpellées au même moment ont, quant à elles, été relâchées au terme de leur garde à vue, les faits pour lesquels ils sont mis en cause étant prescrits.
Le Premier ministre François Bayrou, visé par un signalement classé sans suite, reste pointé du doigt pour n’avoir jamais signalé les faits à la justice alors même que ses propres enfants ont été scolarisés au sein de Notre-Dame de Bétharram et que son épouse y a enseigné le catéchisme.
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