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Brice Hortefeux mis en examen pour « financement illégal de campagne électorale » et « association de malfaiteurs »

- Dans le cadre de l’enquête sur le financement libyen présumé de la campagne présidentielle de 2007

Fatma Bendhaou  | 09.12.2020 - Mıse À Jour : 09.12.2020
Brice Hortefeux mis en examen pour « financement illégal de campagne électorale » et « association de malfaiteurs »

France

AA/ Nice/ Feiza Ben Mohamed

L’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, a été mis en examen dans le cadre de l’enquête sur le financement libyen présumé de la campagne présidentielle de 2007, selon une information rapportée mardi soir par la presse nationale.

Ce fidèle de l’ancien chef de l’Etat est poursuivi pour « financement illégal de campagne électorale » et « association de malfaiteurs ».

Alors que le parquet a requis, ce mardi, une peine de quatre ans de prison dont deux avec sursis à l’encontre de Nicolas Sarkozy dans l’affaire dite « des écoutes », c’est bien l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007 qui revient sur le devant de la scène.

Selon son avocat cité par la presse française, Brice Hortefeux, qui a occupé le poste de ministre de l’immigration, a été mis en examen.

Ce dernier avait été désigné par l’ancien beau-frère de Mouammar Kadhafi, Abdallah Senoussi, et par l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine, qui l’accusent de s’être rendu en Libye à deux reprises pour jouer l’intermédiaire.

Ses deux accusateurs affirment qu’il a notamment fourni un RIB, correspondant au compte sur lequel pouvaient être effectués les versements présumés.

Brice Hortefeux nie les faits.

Jeudi déjà, c’était Claude Guéant, ancien ministre de l’intérieur, qui était inculpé des faits « d’association de malfaiteurs » dans la même affaire.

Pour rappel, les protagonistes sont soupçonnés par la justice française d’avoir reçu plusieurs valises d’argent provenant du régime libyen en 2006 et 2007 et qui auraient permis entre autres, à financer la campagne présidentielle de 2007. L'enquête, ouverte en 2013 par les juges d'instruction du parquet financier de Paris, est menée par les magistrats Serge Tournaire et Aude Buresi. L’homme d’affaire Alexandre Djourhi est de son côté soupçonné d’avoir joué les intermédiaires.

Malgré les dénégations de l’entourage de Nicolas Sarkozy, le 22 mai 2018, la chaîne France 2 avait diffusé une interview exclusive de Moftah Missouri, ancien conseiller et interprète du colonel Kadhafi dans laquelle il a déclaré que l’ex-président libyen « a aidé Sarkozy » en lui fournissant « de l’argent » pour le financement de sa campagne électorale de 2007.

Son témoignage a ensuite été corroboré dans le même reportage par celui de l’ancien directeur de cabinet du colonel Kadhafi, Béchir Saleh. Filmé en caméra cachée, l’homme a admis que « Kadhafi avait un budget spécial pour les personnes qu'il souhaite soutenir » et affirmé « oui c’est vrai » concernant les accusations de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.

Ziad Takieddine, qui était l’un des principaux accusateurs, a cependant opéré une retentissante marche-arrière début novembre.

Alors qu’il affirmait jusqu’alors, avoir servi d’intermédiaire dans cette tentaculaire affaire, Takieddine est revenu sur cette version en dédouanant Sarkozy, dans une vidéo.

« Monsieur Sarkozy n’a pas eu un financement libyen pour la campagne présidentielle » a-t-il assuré.

Ziad Takieddine accuse désormais « le juge » d’avoir « voulu tourner ça à sa manière » en le faisant « dire des propos qui sont totalement contraires aux propos » qu’il tenait durant ses auditions.

« Il n’y a pas eu de financement de campagne présidentielle par Monsieur Sarkozy. Jamais » a lancé Ziad Takieddine dans sa vidéo tournée depuis le Liban où il est en fuite.

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