AA / Sarajevo-Istanbul / Ismail Ozdemir et Seda Sevencan

Sinisa Karan, largement considéré comme un proche allié et le successeur désigné de l'ancien président Milorad Dodik, destitué pour ses politiques séparatistes, a remporté les élections présidentielles anticipées en la Republika Srpska, l'entité à majorité serbe de Bosnie-Herzégovine, selon les résultats préliminaires publiés dimanche.

Le vote a commencé à 7 heures du matin, heure locale (6 heures GMT), et s'est terminé à 19 heures (18 heures GMT) dans les 2 211 bureaux de vote de la Republika Srpska et à l'étranger.

La Commission électorale centrale (CIK) de Bosnie a déclaré que 443 472 des plus de 1,2 million d'électeurs inscrits ont participé au scrutin.

Selon le président de la CIK, Jovan Kalaba, les résultats préliminaires montrent que Karan, ministre du Développement scientifique et technologique et de l'Enseignement supérieur et ancien ministre de l'Intérieur du gouvernement de la Republika Srpska, soutenu par le parti Alliance des sociaux-démocrates indépendants de Dodik, est en tête.

Karan a obtenu 50,89 % des voix, suivi de Branko Blanusa, du Parti démocratique serbe, qui a recueilli 47,81 % des suffrages. Selon Kalaba, avec 92 % des bulletins dépouillés, Karan a obtenu 200 116 voix et Blanusa 188 010.

Dodik a reconnu la victoire de Karan et l'a félicité, tout en soulignant le faible taux de participation.

Proclamant sa victoire, Karan a déclaré que la Republika Srpska ne représentait une menace pour personne, ajoutant : « Nous continuerons là où nous nous sommes arrêtés, avec plus de force. »

L'opposition a toutefois affirmé que des irrégularités s'étaient produites dans plusieurs villes et a déclaré qu'elle ferait appel pour que le scrutin soit réorganisé.

L'ancien président, souvent cité dans les médias pour ses discours séparatistes en Bosnie-Herzégovine, avait déclaré qu'il ne reconnaissait pas le Bureau du Haut Représentant (OHR), créé par l'accord de paix de Dayton qui a mis fin à la guerre de 1992-1995 dans le pays, ni le Haut Représentant Christian Schmidt.

Sous la direction de Dodik, l'Assemblée nationale de la Republika Srpska (NSRS) a décidé en juin 2023 de ne pas publier les décisions du Haut Représentant Schmidt dans le Journal officiel de l'entité.

Schmidt, qui avait le pouvoir de promulguer des lois lorsque cela était nécessaire, a rejeté les mesures séparatistes de Dodik et a annulé les décisions prises par la NSRS.

Après que l'ancien président a maintenu sa position séparatiste, affirmant que la Republika Srpska « ferait sécession de la Bosnie-Herzégovine », une accusation a été portée contre lui pour « non-respect des décisions du Bureau du Haut Représentant » et une peine de prison a été requise.

Pour rappel, en février 2025, la Cour de Bosnie-Herzégovine a condamné Dodik à un an de prison et à une interdiction d'exercer des fonctions politiques pendant six ans pour avoir défié les décisions du Haut Représentant. Cette peine a ensuite été commuée en amende.

En août, une cour d'appel a confirmé l'interdiction d'exercer des fonctions politiques pendant six ans. En conséquence, Dodik a été démis de ses fonctions de président de la Republika Srpska.

* Traduit de l'anglais par Mariem Njeh