AA / Londres

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a annoncé, ce jeudi, sa démission de son poste de chef du Parti conservateur, soulignant tout de même qu'il continuera à assumer sa fonction de chef du gouvernement et à gérer les affaires du pays, jusqu'à l'élection d'un nouveau Premier ministre.

C’est ce qui ressort d’un discours qu'il a prononcé depuis le siège du gouvernement au Downing Street à Londres, à la suite d'une rébellion ministérielle qui s’est traduite par la démission de 57 membres de son gouvernement en l’espace de 48 heures, en signe de protestation contre sa politique et au fait qu’il s'accroche au pouvoir.

Annonçant sa démission du Parti conservateur, Johnson a déclaré : "Je continuerai à travailler jusqu'à ce qu'un nouveau Premier ministre soit désigné, et le processus de choix d'un nouveau leader pour le Parti conservateur commence maintenant".

Johnson a ajouté que le parti estime qu'il est devenu "nécessaire" de choisir un nouveau leader et un autre chef du gouvernement.

"Le Parti conservateur veut un nouveau chef, et je suis triste d'abandonner le meilleur job du monde".

Dans ce même contexte, Johnson a révélé qu'il formait un nouveau gouvernement pour remplacer les ministres démissionnaires.

Le Premier ministre britannique a expliqué que le gouvernement continuera à expédier les affaires jusqu’au processus de remise du gouvernement à un nouveau Premier ministre.

Plus tôt dans la journée, les médias britanniques ont indiqué que le Parti conservateur tiendra une nouvelle élection pour désigner un nouveau leader, cet été, sans révéler une date précise.

Le journal The Independent rapporte les déclarations de sources anonymes affirmant que Johnson "avait parlé avec le président du comité des conservateurs et avait accepté de se retirer".

Une source a souligné que Johnson "restera au poste de Premier ministre jusqu'à ce que le nouveau chef du Parti conservateur préside la conférence annuelle du parti, en octobre prochain".

Une série d'échecs et de scandales sont à l'origine de la rébellion ministérielle au sein du gouvernement du Premier ministre britannique, Boris Johnson.

La crise des démissions de 57 membres du gouvernement de Johnson est survenue quelques mois après le scandale de sa violation des règles de lutte contre le coronavirus au Royaume-Uni, connu sous le nom de Partygate, où le Premier ministre avait organisé une fête au siège du gouvernement à Londres, et ce, sur fond de colère généralisée contre sa politique et d'accusations de mensonges dont il fait l’objet.

La plupart des alliés de Johnson l'ont abandonné, à quelques exceptions près, en signe de rejet de sa politique et dans un contexte d'accusations de mensonges concernant dans le scandale du Partygate et entre autres scandales. D’ailleurs, même le ministre des Finances Nazim Zahawi, qui a été nommé, mercredi dernier, après la démission soudaine de son prédécesseur, Rishi Sunak, a appelé Johnson à "partir maintenant".

Johnson avait remporté la plus grande majorité du Parti conservateur depuis des décennies, aux élections générales de 2019, mais son mandat de Premier ministre a été ébranlé au cours des derniers mois, par de multiples scandales.

* Traduit de l’arabe par Mounir Bennour.