Politique, Monde

Blocage israélien de l'aide à Gaza : Paris refuse de parler d’« échec » du Conseil de sécurité de l’ONU

– La France rappelle l’« obligation » pour Israël de laisser entrer l’aide humanitaire et de protéger les ONG sur le terrain

Ümit Dönmez  | 18.04.2025 - Mıse À Jour : 18.04.2025
Blocage israélien de l'aide à Gaza : Paris refuse de parler d’« échec » du Conseil de sécurité de l’ONU

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

Interrogé vendredi par Anadolu lors du point presse du Quai d’Orsay, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Christophe Lemoine, a rappelé la position française sur l’urgence humanitaire à Gaza, tout en évitant de qualifier l’action du Conseil de sécurité des Nations unies d’« échec ».

Lemoine a déclaré que la France avait toujours demandé « un accès humanitaire complet et sans entrave » pour répondre aux besoins des populations civiles. Il a souligné qu’il s’agissait là d’« une obligation à laquelle Israël doit se conformer », ajoutant qu’il était également essentiel « de ne pas frapper les organisations humanitaires qui contribuent justement au déploiement de cette aide ».

À la question de savoir si la situation actuelle ne révélait pas, au-delà de l’impasse sur le terrain, un échec de la communauté internationale et du Conseil de sécurité, le porte-parole a répondu que ce dernier s’était « saisi de la question à plusieurs reprises » depuis le début de la crise. Il a rappelé que la France avait soutenu des projets de résolution incluant l’accès humanitaire, la cessation des hostilités et la libération des otages, et qu’elle continuerait à le faire « tant qu’il le faudra ».

Le porte-parole a également mentionné les déclarations récentes du président Emmanuel Macron, notamment lors de sa visite à El-Arich, en Égypte, d'où il avait réitéré avec ses homologues égyptien et jordanien l’appel à garantir un accès humanitaire sans entrave.

Aucune mise en cause explicite de l’efficacité du Conseil n’a cependant été formulée, signe d’une certaine retenue dans un contexte diplomatique particulièrement sensible.

Depuis le 2 mars, Israël bloque l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Ce blocus a été condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du Monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un « effondrement total » de l’aide humanitaire et dénoncent « l’un des pires échecs humanitaires de notre génération ». Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a récemment réaffirmé qu’« aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza ».

- Un bilan humain alarmant et des violations du cessez-le-feu à Gaza

Pour rappel, depuis la reprise des hostilités le 18 mars 2025, les attaques israéliennes ont causé la mort de plus de 1700 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus 51 000 morts, depuis le début du conflit en octobre 2023. La majorité des victimes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Malgré l'annonce de cessez-le-feu, les violations persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.

Pour rappel, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza.


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