AA - Ankara - Ayvaz Colakoglu

Le vice-président de la fondation humanitaire turque IHH, Said Demir a déclaré, au sujet des violences commises contre les musulmans Rohingyas de Birmanie, "Les Etats-Unis, les pays occidentaux et les puissances régionales que sont l'Inde et la Chine restent silencieuses face aux massacres d'Arakan en raison de leurs intérêts économiques".

Dans une interview accordée à Anadolu, Demir a fait part de ses observations au sujet de la situation des musulmans de la province d'Arakan en Birmanie.

Il rappelle que d'importantes réserves de gaz naturel ont été identifiées dans la province d'Arakan et que le fleuve "Kaladan" qui traverse la province, représente un enjeu majeur pour l'exploitation et le transport des arbres industrielles de la région ainsi que le transport international.

Par ailleurs, la Chine achemine le pétrole acheté au Moyen-Orient par un pipeline qui traverse le Golfe de Bengale et la province d'Arakan au lieu du détroit de Malacca, ceux qui lui permet de diviser ses frais par deux, souligne Demir qui affirme que les pays occidentaux et régionaux ont des visées économiques en ce qui concerne la Birmanie.

"Malheureusement, comme au Moyen-Orient, les richesses du sous-sol de la Birmanie attisent la convoitise des grandes puissances. Pour l'occident ce pays est un nouveau marché porteur. C'est la même chose du point de vue de la Chine et de l'Inde. La Chine a certaines attentes économiques là bas. C'est la Chine qui a le plus exploité les richesses de ce pays sur le dos du régime militaire maoïste mis en place en 1962", poursuit-il.

Et d'ajouter : "la Chine veut défendre ces acquis contre les Etats-Unis. Les massacres perpétrés contre les musulmans d'Arakan, depuis 2012, se déroulent généralement dans les zones où est d'ailleurs situé le pipeline chinois".

C'est pour des raisons économiques que tant de pays ferment les yeux sur les massacres, affirme Demir avant de poursuivre, "Les Etats-Unis, les pays occidentaux et les puissances régionales que sont l'Inde et la Chine restent silencieuses face aux massacres d'Arakan en raison de leurs intérêts économiques".

La Birmanie compte près de 70 groupes ethniques différents mais la majorité d'entre eux sont composés de Boudhistes.

"En dehors des boudhistes, vous avez ici des chrétiens et des musulmans. Les chrétiens sont sous la protection de l'occident" lance-t-il.

"On assiste en Birmanie à un génocide basé sur la religion. Le seul tort des Rohingyas, c'est d'être musulman", conclut-il.