AA / Jérusalem

Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a accusé ce mercredi, Saeed Ara Jani, le chef du Commandement des drones des Gardiens de la révolution iranienne, d'être l’instigateur des attaques dans le golfe Persique.

"Saeed Ara Jani est l'homme personnellement responsable des attaques terroristes dans le golfe d'Oman", a déclaré Gantz.

Ces propos ont été tenus, lors d'une rencontre entre Gantz et le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid, avec les ambassadeurs des États membres du Conseil de sécurité de l'ONU, lors d'une séance de renseignement tenue au ministère israélien des Affaires étrangères.

“Ce briefing s'inscrit dans le cadre de l'effort national de l'État d'Israël pour appeler la communauté internationale à condamner et à arrêter le terrorisme et l'agression iraniens dans la région“, a déclaré le ministère israélien des Affaires étrangères, dans une déclaration écrite, dont une copie a été examinée par l'Agence Anadolu.

Et d’ajouter: “au cours de la semaine dernière, Israël a utilisé tous les canaux diplomatiques et sécuritaires possibles, afin d'appeler la communauté internationale à établir des frontières claires pour l'Iran et à mettre un terme à son attitude agressive“.

Pour sa part Benny Gantz a déclaré aux ambassadeurs : "pour la toute première fois, je vais également révéler l’identité de l'homme directement responsable du lancement des drones suicides, son nom est Saeed Ara Jani, qui est le chef du Commandement des drones des Gardiens de la révolution".

Faisant référence au navire qui a été attaqué jeudi dernier, Gantz fait savoir que "le Commandement des drones a mené l'attaque contre le navire Mercer Street. Saeed Ara Jani a planifié et fourni la formation et l'équipement nécessaires pour mener des attaques terroristes dans la région".

Le navire Mercer Street, propriété d'un homme d'affaires israélien, a été attaqué dans l'océan Indien, dans la journée du jeudi dernier, ce qui a causé la mort de deux de ses membres d'équipage.

Gantz a également accusé Amir Ali Hajizadeh, commandant de l'armée de l'air des Gardiens de la révolution iranienne, d'être le responsable des dizaines d'"attaques terroristes dans la région à l'aide de drones et de missiles".

Gantz et Lapid ont déclaré aux ambassadeurs qu'“Israël se réservera le droit d'agir de manière indépendante face à toute agression ou menace contre ses citoyens et sa souveraineté“.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a déclaré que les deux ministres ont également “souligné que les récentes attaques ne font pas partie d'un conflit local ou bilatéral, mais plutôt d'une attaque contre la communauté internationale, et que celle-ci doit y faire face et réagir en tant que telle“.

"Une telle action nécessite l'unité au sein de la communauté internationale, et des mesures peuvent être prises par l'intermédiaire du Conseil de sécurité des Nations unies ou de tout autre cadre international qui tiendrait l'Iran pour responsable de ses actions", ont ajouté Gantz et Lapid.

D’après Gantz, "l'Iran a violé toutes les directives énoncées dans le Plan d'action global conjoint (JCPOA) et que dans environ 10 semaines, il obtiendra les matériaux de qualité militaire nécessaires à la fabrication d'une arme nucléaire".

Le Plan d'action global conjoint (JCPOA) est le document de l'accord pour les étapes finales des pourparlers entre l'Iran et les pays du P5+1, autour de son programme nucléaire.

Pour Benny Gantz, "il est temps d'agir, les mots ne suffisent pas, il est temps d'agir diplomatiquement, économiquement, et même militairement, sinon les attaques vont continuer".

De son côté, le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid a déclaré : “ce n'est pas un conflit entre les armées en Syrie, ce n'est pas une opération secrète contre une installation militaire, c'est une attaque contre les routes commerciales mondiales, c'est une attaque contre la liberté de mouvement, c’est une opération internationale“.

S'adressant aux ambassadeurs, il a soulevé plusieurs interrogations : “ma question pour vous est la suivante : que fera la communauté internationale à ce sujet ? Existe-t-il encore une loi internationale ? Le monde a-t-il la capacité et la volonté de l'appliquer ? Si la réponse est "oui", alors le monde doit agir maintenant".

* Traduit de l’arabe par Mounir Bennour.