Politique, Monde

Bayrou dénonce la "fascination brutale" du RN pour Trump et Poutine

– Le Premier ministre français met en garde contre une vision du monde où "la force fait la loi" et appelle à une Europe unie face aux menaces globales.

Ümit Dönmez  | 21.02.2025 - Mıse À Jour : 22.02.2025
Bayrou dénonce la "fascination brutale" du RN pour Trump et Poutine

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

François Bayrou a réagi ce vendredi à la prise de parole imminente de Jordan Bardella, président du Rassemblement national, devant les conservateurs américains proches de Donald Trump, à Washington.

Interrogé sur le sujet lors d'un micro-tendu, le Premier ministre français a dénoncé ce qu'il considère comme une "fascination brutale" d'une partie des politiciens français pour les dirigeants autoritaires.

"Il y a toute une part de l'opinion française, depuis très longtemps, qui est fascinée par ce type de vision brutale de l'avenir", a-t-il déclaré. Il a souligné la continuité de cette attirance, citant d'abord le président russe Vladimir Poutine, puis le président américain Donald Trump : "Ils ont été fascinés par Poutine, ils ont été, j’allais dire, quasiment dans la proximité de Poutine. Ils sont aujourd’hui quasiment dans la proximité de Trump. En vérité, c’est le même mouvement. C’est la même fascination."

Face à ce phénomène, Bayrou a insisté sur son attachement à la démocratie et aux principes fondamentaux de liberté et de responsabilité : "Moi, je suis du côté de la démocratie. Je suis du côté de ceux qui croient que la liberté et la responsabilité peuvent faire avancer les peuples et qu’on n’a pas besoin de tyrannie, de violence."


- "C’est la force qui fait la loi"

Le Premier ministre français a également élargi son propos à une tendance mondiale, où, selon lui, les régimes autoritaires prennent de plus en plus de place sur l’échiquier politique. "Vous voyez bien, aujourd’hui, c’est planétaire. Si vous prenez tous les pays du monde dans lesquels ces attitudes… C’est la force qui fait la loi. Ils sont majoritaires."

Dans ce contexte, Bayrou a exhorté les démocraties à ne pas baisser les bras face à ce basculement. "Nous, ceux qui croyons que c’est la loi qui doit être la force, on est minoritaires. C’est le moment, donc, de se battre, de relever le gant, de dire que ce sont des choses vitales pour nous, vitales, qu’on ne va pas céder, qu’on ne va pas s’agenouiller, qu’on ne va pas se laisser écraser. Ni commercialement, ni du point de vue de la recherche, ni du point de vue militaire."


- L’Europe face au défi de l’unité

Bayrou a enfin rappelé le rôle central que la France doit jouer pour défendre ces valeurs, notamment en encourageant une Europe unie et capable d’assurer sa propre défense : "Les démocraties étaient faibles et, d’une certaine manière, elles s’accommodaient de leurs faiblesses. Et une de nos fiertés, c’est que la France, depuis des décennies, et singulièrement la dernière décennie, a défendu cette position-là : que l’Europe se constitue, qu’elle se forme, qu’elle se forge et qu’elle parle d’une seule voix, y compris en étant capable de se défendre."

Pour rappel, l’intervention de Jordan Bardella devant les conservateurs américains s’inscrit dans un rapprochement entre l’extrême droite française et certains cercles républicains aux États-Unis. Ce déplacement symbolise l’ambition du président du Rassemblement national d’inscrire son parti dans une dynamique populiste internationale.


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