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Barrot exige un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza et une levée du blocus financier israélien

- Le ministre français des Affaires étrangères réaffirme l’exigence d’une solution à deux États

Ümit Dönmez  | 15.07.2025 - Mıse À Jour : 15.07.2025
Barrot exige un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza et une levée du blocus financier israélien

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

Jean-Noël Barrot a exigé mardi à Bruxelles un « cessez-le-feu immédiat » dans la bande de Gaza et la levée du blocus financier imposé par Israël à l’Autorité palestinienne, affirmant la détermination de la France à obtenir des avancées concrètes sur ces deux points.

Lors d'un micro-tendu, le chef de la Diplomatie française a salué que « l’Union européenne [soit] la première puissance depuis le 2 mars et la violation du cessez-le-feu [par Israël, NDLR] à avoir obtenu du gouvernement israélien des concessions substantielles en matière d'accès de l'aide humanitaire », avant de prévenir qu’« il faut que ces concessions soient visibles, tangibles sur le terrain, et nous y serons extrêmement vigilants ». Pour lui, « c’est une première étape, mais ça n’est pas suffisant ».

Barrot a rappelé que Paris exige « le cessez-le-feu immédiat, inconditionnel, et la libération de tous les otages du Hamas, qui doit être désarmé », et a insisté sur la levée du blocus financier, en affirmant qu’Israël devait « payer les 2 milliards d’euros qu’il doit à l’Autorité palestinienne ».

Il a durci le ton sur la colonisation israélienne en Cisjordanie, déclarant : « Nous exigeons également du gouvernement israélien qu’il mette fin à la colonisation de la Cisjordanie, et en particulier au projet funeste, dit projet E1, qui, avec 3 400 logements, menace de couper en deux la Cisjordanie et de porter un coup fatal à la solution à deux États ».

Barrot a par ailleurs estimé que « l’Union européenne s’honorerait à sanctionner les individus, entités responsables de la colonisation, extrémistes et violentes, et à cesser toute forme de soutien financier, direct et indirect, à la colonisation ».

Le ministre a annoncé qu’« à l’initiative du président de la République, Emmanuel Macron, la France co-présidera avec l’Arabie saoudite les 28 et 29 juillet prochains, une conférence à New York sous l’égide des Nations Unies », visant à « cristalliser les engagements déjà pris » et à « dessiner l’après-guerre à Gaza », dans la perspective de « préparer la reconnaissance de l’État de Palestine par la France et les pays qui s’engageront dans cette démarche ».

Enfin, il a lancé un appel aux États arabes : « J’appelle toutes les parties prenantes et en particulier les pays arabes à se mobiliser pour apporter leur propre contribution à cette solution reposant sur deux États vivant en paix et en sécurité, côte à côte dans la région ».

- Situation humanitaire à Gaza

Pour rappel, depuis la reprise des hostilités par Tel Aviv le 18 mars 2025, après un cessez-le-feu, les attaques israéliennes ont tué plus de 7 500 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus de 58 300 morts, depuis le début du conflit en octobre 2023, suite à une attaque du Hamas.

La majorité des victimes palestiniennes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Malgré les condamnations internationales, les violations israéliennes persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.

Pour rappel, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza. Ce dernier est toujours à la tête du gouvernement israélien.

Par ailleurs, Israël bloque l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Quelques autorisations minimes de passage de l'aide humanitaire ont été accordées, mais celles-ci demeurent largement insuffisantes pour répondre aux besoins de la population gazaouie.

Ce blocus a été condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un "effondrement total" de l’aide humanitaire et dénoncent "l’un des pires échecs humanitaires de notre génération". Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a réaffirmé qu’"aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza".

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