Bangladesh : Hanisa juge sa condamnation à mort « politiquement motivée »
- Le tribunal de Dhaka a condamné l'ancienne Première ministre et un de ses proches à la peine de mort pour crimes contre l’humanité lors du soulèvement de juillet dernier
Dhaka
AA / Dacca / SM Najmus Sakib
L’ancienne Première ministre bangladaise en fuite, Sheikh Hasina, a qualifié lundi de « répugnant » et « politiquement motivé » le verdict de peine de mort prononcé contre elle.
Dans un communiqué diffusé par son parti, Awami League, dans un message publié sur la plateforme sociale de la société X basée aux États-Unis, Hasina a affirmé que les verdicts annoncés contre elle « ont été rendus par un tribunal truqué, établi et présidé par un gouvernement non élu dépourvu de mandat démocratique ».
Plus tôt dans la journée, le Tribunal international des crimes de Dhaka a condamné par contumace Hasina et l’ancien ministre de l’Intérieur Asaduzzaman Khan Kamal à la peine capitale, pour la répression meurtrière des manifestations étudiantes de l’an dernier qui ont mis fin aux 15 années de pouvoir de l’Awami League.
Lors de ces manifestations, environ 1 400 personnes ont été tuées. Hasina a qualifié le verdict de « biaisé, répugnant et politiquement motivé ».
Le tribunal a également condamné l’ancien chef de la police Chowdhury Abdullah Al-Mamun à cinq ans de prison pour avoir reconnu sa participation en devenant « approbateur » dans l’affaire.
Hasina et Kamal avaient fui vers l’Inde le 5 août de l’an dernier, au moment du soulèvement de masse qui a conduit à la chute du gouvernement.
Selon l’ancienne Première ministre, le peuple bangladais « peut constater que les procès menés par le soi-disant Tribunal international des crimes n’avaient jamais pour but de rendre justice ni de fournir un véritable éclairage sur les événements de juillet et août 2025. Leur objectif était plutôt de faire de l’Awami League un bouc émissaire ».
Le tribunal avait été créé par Hasina en 2010 pour juger les dirigeants de l’opposition du Bangladesh Jamaat-e-Islami et du Bangladesh Nationalist Party pour des crimes de guerre commis lors de la guerre de libération du Bangladesh en 1971.
Des organisations de défense des droits humains avaient dénoncé de graves violations des droits humains et des droits juridiques des dirigeants de l’opposition exécutés par le tribunal.
Suite à la chute de Hasina, un gouvernement intérimaire dirigé par le lauréat du prix Nobel Muhammad Yunus a été instauré et a annoncé la tenue des premières élections en février.
Dans un communiqué, le bureau de Yunus a qualifié le verdict d’« historique » et a appelé la population à « ne manifester aucun signe d’impatience et à respecter la loi et l’ordre ».
*Traduit de l'anglais par Wafae El Baghouani
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