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Baisse de la natalité : Fin de l'exception française

- "Avec la chute de la fécondité, nous voilà déshabillés de notre 'exception'", analyse l'éditorialiste Éric Le Boucher, dans Les Echos

Ekip  | 19.01.2025 - Mıse À Jour : 22.01.2025
Baisse de la natalité : Fin de l'exception française

France

AA / Tunis / Fatma Ben Amor

L'exception française en matière démographique "n’a plus cours", analysent les médias français alors que l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a dressé un sombre tableau dans son bilan démographique de l'année 2024, rendu public mardi dernier.

"L’exception française en matière démographique n’a plus cours : le taux de fécondité est en baisse aussi dans l’Hexagone", écrit Le Monde. Et d'expliquer : "La France est entrée à son tour dans un hiver démographique. Pendant des décennies, le pays a fait figure d’exception dans un monde développé qui faisait de moins en moins de bébés. Le bilan démographique annuel de l’Insee présenté mardi 14 janvier confirme que ce n’est plus le cas".

"Même si la France reste le pays où la fécondité est la plus élevée au sein de l’Union européenne, même si la population française continue à augmenter grâce à un nombre de décès inférieur à celui des naissances, la situation doit alerter, car une démographie déclinante et vieillissante – l’espérance de vie a encore progressé d’un an depuis 2010 – menace la stabilité socio-économique du pays", ajoute-t-on.

Dans une chronique intitulée "La natalité dissipe le mythe de 'l'exception française'", l'éditorialiste Éric Le Boucher annonce à son tour, dans Les Echos, la fin de cette "exception" française. "Avec la chute de la fécondité, nous voilà déshabillés de notre 'exception' et bien forcés de voir que les autres font autrement, moins cher et a minima aussi bien", analyse-t-il.

Pour l'Opinion, le bilan démographique 2024 publié mardi par l’Insee "doit confirmer les tendances observées depuis 2011, soit des naissances en baisse et des décès en hausse à cause de la mortalité des générations du baby-boom".

"Longtemps, la France se berça de sa vigoureuse natalité. Avec plus de 2,1 enfants par femme, seuil de renouvellement des générations, le pays se félicitait de son exception nataliste dans un Occident en déclin. La chute, amorcée depuis 2011, passa d’abord inaperçue. Et pourtant, en bientôt quinze ans, le nombre des naissances a diminué de plus de 20 %. Le seuil s'établit aujourd’hui à moins de 1,66 enfant par femme", écrit-on.

La fécondité en France continue de diminuer, atteignant son plus bas niveau depuis la fin de la Première Guerre mondiale, a indiqué l'Insee dans son bilan démographique de l'année 2024.

"En 2024, 663 000 bébés sont nés en France. C’est 2,2 % de moins qu’en 2023 et 21,5 % de moins qu’en 2010, année du dernier pic des naissances. L’indicateur conjoncturel de fécondité s’établit à 1,62 enfant par femme, après 1,66 en 2023. Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, cet indicateur n’a jamais été aussi bas", informe l'Insee dans le document publié sur son site officiel.

Selon la même source, 646 000 personnes sont décédées en France en 2024, "soit +1,1 % par rapport à 2023". L’espérance de vie à la naissance "se stabilise à un niveau historiquement élevé : 85,6 ans pour les femmes et 80,0 ans pour les hommes", avance-t-on.

Le solde naturel, soit la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès sur la même année, "s’établit à +17 000 en 2024, soit le niveau le plus faible depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale", indique encore l'Insee.

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