AA / Bakou

Le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a convoqué, vendredi, l'ambassadeur de Paris à Bakou, Zacharie Gross, et lui a remis une note de protestation contre la résolution adoptée par l'Assemblée nationale française concernant la région du "Karabakh".

Le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a déclaré, dans un communiqué, qu'il avait convoqué l'ambassadeur Zacharie Gross au siège du ministère et lui avait remis la note de protestation.

Les responsables du ministère des affaires étrangères ont affirmé à l'ambassadeur français que cette décision violait la Charte des Nations unies, les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU de 1993, les règles et principes du droit international et l'accord d'"Helsinki" ( signé en 1975 pour jeter de nouvelles bases pour la sécurité et la coopération entre les pays européens), précise le communiqué.

Les responsables ont souligné que l'Azerbaïdjan s'oppose fermement à la décision de l'Assemblée nationale française (première chambre du Parlement).

Jeudi, l'Assemblée nationale française a adopté une résolution exhortant le gouvernement de Paris à reconnaître la "République du Karabakh", une semaine après que le Sénat ait approuvé le même projet.

La décision a été adoptée sans mentionner l'accord de cessez-le-feu dans la région, signé le 10 novembre entre l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Russie.

Dans un discours prononcé devant les membres de l'Assemblée, le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a pour sa part exprimé son désaccord avec l'invitation à reconnaître la "République du Karabakh".

La région a connu une guerre féroce à l'automne, au cours de laquelle l'Azerbaïdjan a remporté de grandes victoires sur le terrain aux dépens de l'Arménie.

L'Arménie occupe depuis 1992 environ 20 % des terres de l'Azerbaïdjan, ce qui comprend la région du "Karabakh" (composée de 5 provinces) et 5 autres provinces de l'ouest du pays, en plus d'une grande partie des provinces d'"Ağdam" et de "Fuzuli".

Selon les Nations Unies, la région du Karabakh (qui était occupée par l'Arménie) est considérée comme faisant partie des terres azerbaïdjanaises.

En tant que membre du "Groupe de Minsk" de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, la France est critiquée pour son manque de neutralité et son soutien à l'Arménie dans le litige sur la région.

*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj