Azali Assoumani à Macron : « Mayotte est comorienne »
-Prenant part au sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Commission de l’océan Indien (COI), tenu jeudi à Antananarivo, Macron a plaidé pour l'intégration de Mayotte au sein de cette organistaion

Tunis
AA /Tunis
Le sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Commission de l’océan Indien (COI), tenu jeudi à Antananarivo (Madagascar), a été marqué par un échange tendu entre le président français Emmanuel Macron et son homologue comorien, Azali Assoumani, autour du statut de Mayotte.
Le président français a plaidé, à l'occasion, pour l’intégration de Mayotte à cette organisation intergouvernementale.
"Aucune de nos îles ne peut relever seule les défis qui se présentent à tous", a soutenu Emmanuel Macron à la tribune.
"Je ne saurais être complet sans évoquer l'intégration de l'ensemble de nos îles du sud-ouest de l'océan Indien dans la coopération régionale. J'ai dit que la COI se caractérisait par un esprit d'amitié, de fraternité, de solidarité et de coopération depuis 40 ans. C'est ce qui fait notre force. Et nos territoires font face en effet aux mêmes défis. Et ces défis ne connaissent pas les frontières. Parce que nous devons partager cette ambition commune au service de l'intérêt de tous, nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a souligné le président français.
"Je pense bien évidemment à Mayotte, île et territoire de l'océan Indien, que, dans les faits, vous avez mis au coeur de votre solidarité quand elle a été si durement éprouvée. L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions, maritimes, alimentaires et pour la santé, sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région. Et je sais pouvoir compter sur l'engagement de tous pour avancer de manière pragmatique vers cet objectif", a-t-il ajouté.
Prenant la parole ensuite, le président comorien a recentré le débat sur le différend territorial opposant les Comores à la France :
« En vertu du droit international, l’île de Mayotte est une île comorienne », a-t-il affirmé, en appelant la France, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, à reconnaître cette réalité juridique.
Soulignant avoir appris à ne pas répondre aux provocations, le président comorien a tenu à rappeler que " la dème de la COI, c'est le respect du droit international".
"Ainsi, en vertu du droit international, l'île de Mayotte est une île comorienne , Nos pays en sont les témoins. Et à plus forte raison la France, qui est membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies", a-t-il souligné.
"C'est pourquoi, avec les présidents français, y compris mon frère Macron, nous nous sommes attelés à un dialogue franc, sincère et responsable pour aboutir à une solution moralement acceptable et juridiquement valable pour la résolution de ces différends territoriaux qui nous opposent", a ajouté Assoumani.
Le président comorien a par ailleurs fait part de son souhait de voir ce dialogue approfondi au niveau bilatéral, "comme cela avait été agréé avec sagesse par nos aînés dès le 2e sommet de la COI à La Réunion en 1999".
Créée en 1982, la COI regroupe cinq États : Madagascar, Maurice, les Seychelles, les Comores et la France au titre de La Réunion.