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Avoirs russes :De Wever rejette la proposition actuelle de l'UE et refuse tout « risque irresponsable » pour la Belgique

- Le Premier ministre belge affirme que la proposition sur la table « ne répond toujours pas aux conditions minimales »

Mariem Njeh  | 05.12.2025 - Mıse À Jour : 05.12.2025
Avoirs russes :De Wever rejette la proposition actuelle de l'UE et refuse tout « risque irresponsable » pour la Belgique

Istanbul

AA / Istanbul / Mariem Njeh

Le Premier ministre belge Bart De Wever a rejeté, jeudi, devant le Parlement, la proposition actuelle de la Commission européenne concernant l'utilisation des avoirs russes gelés via Euroclear. Jugeant que le plan ne remplit pas les « conditions minimales » de sécurité pour la Belgique, il a prévenu que son gouvernement ne porterait pas seul des « risques irresponsables » susceptibles de déstabiliser le système financier mondial.

Des conditions « raisonnables mais strictes »

Face aux pressions internationales et aux « fausses insinuations » circulant sur la position belge, Bart De Wever a affirmé que l'utilisation des fonds immobilisés chez Euroclear (dont le siège est à Bruxelles) ne pourrait se faire que si trois conditions préalables sont totalement remplies.

- La mutualisation totale des risques

« La Belgique ne peut pas et n'acceptera jamais d'assumer seule les risques d'une telle opération », a déclaré le Premier ministre. Il a mis en garde contre un risque financier « total », soulignant que d'éventuelles indemnités pour expropriation illégale pourraient dépasser la valeur des actifs eux-mêmes. Pour Bruxelles, les garanties européennes doivent couvrir « toutes les obligations financières potentielles dès le premier jour ».

- La protection des liquidités face aux représailles

Bart De Wever anticipe des contre-mesures russes certaines. « Euroclear doit être en mesure de fournir les ressources nécessaires [...] immédiatement », a-t-il insisté. Il a également évoqué le scénario d'un futur accord de paix où les fonds devraient être restitués, soulignant que quiconque pense qu'une « puissance nucléaire sera militairement envahie » manque de « vision géopolitique ». Il a rappelé que la présidente de la BCE, Christine Lagarde, refuse elle-même de couvrir ce risque, et qu'un problème de liquidité chez Euroclear aurait des « conséquences gigantesques pour le marché financier mondial ».

- Un partage équitable du fardeau

La Belgique exige que tous les États membres détenant des actifs russes, ainsi que les partenaires de la coalition internationale (G7), contribuent à l'effort « proportionnellement et au prorata ».

Un « Non » à l'état actuel

Bien que la Commission européenne ait fait des pas dans la bonne direction, Bart De Wever a conclu que la proposition sur la table « ne répond toujours pas aux conditions minimales ». En conséquence, « cette proposition ne peut compter sur l'approbation de notre gouvernement », a tranché le Premier ministre, refusant de mettre en péril la stabilité financière du pays et de l'Europe.

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