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Australie: les inspecteurs de l’ONU s’inquiètent du traitement des groupes vulnérables

- Le Territoire du Nord australien devient la première « région entière » au monde à refuser de coopérer avec le groupe de l’ONU dans le cadre de ses plus de 30 ans de suivi des détentions à travers le monde

Saadet Gökce  | 13.12.2025 - Mıse À Jour : 13.12.2025
Australie: les inspecteurs de l’ONU s’inquiètent du traitement des groupes vulnérables

Istanbul

AA / Istanbul / Saadet Gokce

Une délégation d'inspecteurs des Nations Unies a tiré la sonnette d'alarme concernant le traitement réservé par l'Australie aux enfants, aux membres des Premières Nations, aux personnes handicapées et aux migrants en détention, après une visite de 12 jours dans le pays.

Tout en trouvant « beaucoup à louer » dans l'indépendance judiciaire et le respect des procédures régulières en Australie, le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire a fait part de ses préoccupations concernant la transparence dans la protection des droits humains et a averti que le régime de détention obligatoire du pays pour les réfugiés et les demandeurs d'asile violait un traité international relatif aux droits humains, selon l'Australian Broadcasting Corporation, la société nationale de radiodiffusion publique australienne.

Le groupe a visité 16 centres de détention, mené des entretiens avec 89 personnes détenues et organisé des réunions avec plusieurs groupes gouvernementaux, judiciaires et de la société civile à travers l'Australie.

Le groupe des Nations unies a été autorisé à visiter des établissements en Nouvelle-Galles du Sud, en Australie occidentale et dans le Territoire de la capitale australienne, mais s'est vu refuser l'accès à toutes les institutions du Territoire du Nord.

« En plus de 30 ans de surveillance des détentions par l'ONU à travers le monde, c'est la première fois qu'une région entière du pays refuse complètement de coopérer avec notre groupe de travail », a déclaré Ganna Yudkivska, la présidente.

L'Australie est le seul pays, à part le Rwanda, où l'ONU a mis fin à une visite, après qu'une délégation distincte s'est vu refuser l'accès complet à certaines installations dans le Queensland et en Nouvelle-Galles du Sud en 2023.

Le groupe a également entendu des informations « troublantes » selon lesquelles les forces frontalières australiennes détenaient les personnes interceptées en mer sur des matelas en caoutchouc à l'intérieur de cages à bord de bateaux, parfois pendant des semaines.

« L'opacité qui entoure cette forme de détention est extrêmement préoccupante et nous appelons le gouvernement du Commonwealth à divulguer le nombre, la durée et les conditions de ces détentions en mer », ont-ils déclaré.

La délégation s'est également alarmée de la surreprésentation des membres des Premières Nations dans les prisons.

L'Australie a enregistré son plus grand nombre de décès d'autochtones en détention depuis 40 ans entre juillet 2024 et juin 2025, a déclaré mercredi l'Institut australien de criminologie.

*Traduit de l’anglais par Ayse Bashoruz

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