AA / Paris / Ümit Dönmez

“Personne ne doit négliger le risque que représente un Iran doté de l’arme nucléaire.” Depuis le tarmac du Salon du Bourget, Emmanuel Macron a livré vendredi 20 juin une déclaration très politique, centrée sur la situation au Proche et Moyen-Orient.

Le Président français a rappelé que la France n’a “jamais quitté” le cadre du JCPOA, l’accord international sur le nucléaire iranien signé en 2015, et qu’elle continue de défendre une ligne de fermeté face à la menace. “C’est un vrai risque, c’est une vraie menace. La France, d’ailleurs, ne l’a jamais négligée”, a-t-il insisté.

Emmanuel Macron a fermement rejeté l’idée que les opérations militaires puissent résoudre à elles seules la question nucléaire : “Personne ne peut sérieusement penser que cette menace, on y répond avec les opérations qui sont en cours uniquement.” Il a plaidé pour une approche reposant sur une “expertise technique et la négociation”, soulignant que certaines installations iraniennes sont “extrêmement protégées” et que l’on ignore encore précisément où se trouvent les stocks d’uranium enrichi à 60 %.

Le chef d’État français a détaillé une “offre diplomatique complète” que Paris entend soumettre à Téhéran : rétablissement du contrôle de l’AIEA avec accès à tous les sites, encadrement des activités balistiques, fin du financement des groupes armés dans la région, et libération des otages. Cette proposition sera portée par le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, attendu à Genève pour une rencontre avec ses homologues britannique, allemand et iranien.

Concernant les frappes israéliennes en Iran, Macron s’est montré catégorique : “Les frappes qui touchent les infrastructures énergétiques ou civiles, et qui touchent les populations civiles, doivent absolument être arrêtées. Rien ne les justifie.” Il a indiqué qu’il s’entretiendrait à nouveau avec le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu dans les prochains jours.

Il a également appelé à “ne pas oublier la situation à Gaza”, évoquant la nécessité d’un cessez-le-feu rapide, de la reprise de l’aide humanitaire et d’un véritable “travail politique”.

Enfin, Emmanuel Macron a annoncé qu’un débat parlementaire serait organisé en France sur ce dossier, conformément à l’article 50-1 de la Constitution, et qu’un format de dialogue politique du type “Saint-Denis” serait convoqué pour aborder l’ensemble des crises géopolitiques actuelles : Iran, Gaza, et Ukraine.