AA / Nice / Feïza Ben Mohamed

Ce mercredi 8 septembre, s’ouvre à Paris, devant la Cour d’assises spéciale, le procès titanesque des attentats du 13 novembre 2015.

Ce soir-là, pas moins de 130 innocents, sont arrachés à la vie, et 350 autres sont blessés, dans l’action coordonnée de trois commandos directement constitués depuis Bruxelles.

Parmi les vingt accusés, figure Salah Abdesslam, seul survivant de ces commandos terroristes, arrêté en mars 2016 après quatre mois de cavale en Belgique.

Ce franco-marocain de 32 ans, comparaîtra aux côtés de treize autres personnes, dont trois seront jugées alors qu’elles ont été laissées libres.

Les six autres suspects parmi lesquels Oussama Atar, soupçonné d’avoir coordonné les attentats depuis la Syrie, seront jugés par contumace, alors que cinq d’entre eux sont présumés morts.

-- Chronologie d’un parcours sanglant

Le 13 novembre 2015 aux alentours de 21 heures 20, trois kamikazes se font exploser à quelques minutes d’intervalle aux abords du Stade de France pendant la rencontre France-Allemagne à laquelle assistait le président François Hollande.

Une première victime est tuée dans la déflagration mais le lieu est bondé et les trois terroristes, qui ont tenté d’entrer dans le stade sans y parvenir, auraient pu faire des centaines d’autres morts s’ils y étaient parvenus.

Quasiment au même moment, un second commando entre en action dès 21 heures 24 au cœur de la capitale parisienne.

Jusqu’à 21 heures 41, trois terroristes tirent à vue sur les terrasses de cinq cafés des Xème et XIème arrondissements, faisant 39 morts.

L’horreur se poursuit, à 21 heures 40 au Bataclan, au moment où un troisième commando, composé de trois terroristes, entre dans l’emblématique salle de concert.

Ils tuent 90 personnes, avant que l’assaut ne soit donné à 00 heures 18 sur autorisation du préfet de police de Paris.

-- Qui sont les auteurs?

Si Salah Abdeslam est effectivement le seul survivant des commandos, d’autres figures, dont certaines étaient fichées et surveillées, ont activement participé à l’indicible ce soir de novembre.

Au stade de France, les trois premiers Kamikazes, Bilal Hadfi et deux ressortissants irakiens, sont déposés en voiture par Salah Abdesslam.

Abdelhamid Abaaoud, conduit quant à lui ses deux complices Brahim Abdesslam et Chakib Akrouh, jusqu’aux terrasses pour y mener la seconde attaque.

Au cours de cette attaque, seul Brahim Abdesslam se fait exploser, tandis que les deux autres terroristes prennent la fuite et seront repérés le 18 novembre dans un appartement de Saint-Denis où ils seront tués, pendant l’intervention policière aux côtés d’Hasna Aït-Boulahcen.

Au Bataclan, Samy Amimour, se suicide en activant sa ceinture explosive, et Fouad Mohamed-Aggad qui fait exploser la sienne au moment de l’assaut, emporte avec lui Omar Mostefaï.

-- Le déroulé du procès

Pendant plus de huit mois, la Cour d’assises spécialement composée, tentera d’établir les responsabilités des accusés.

Pas moins de 1 800 parties civiles sont attendues, assistées par 300 avocats.

L’immense dossier sur lequel doit se pencher la justice, comptabilise 572 tomes, soit plus d’un million de pages de témoignages, d’actes d’enquêtes, et d’expertises.

À noter que ce procès, qui restera dans l’histoire, se tiendra dans une salle spécialement construite pour l’événement dans les locaux de l’ancien palais de justice de Paris.

Les audiences seront entièrement filmées à des fins historiques, comme l’autorise la loi à titre exceptionnel pour des affaires qui le justifient.