Attentat raciste dans le Var: L’auteur présumé « conteste toute motivation raciste »
L’individu a été déféré devant le parquet antiterroriste ce jeudi matin au terme de 96 heures de garde à vue. Le PNAT requiert son placement en détention.

Provence-Alpes-Cote d Azur
AA / Nice / Feïza Ben Mohamed
L’auteur présumé de l’attentat raciste qui a coûté la vie à Hichem Miraoui, ressortissant tunisien de 35 ans, à Puget-sur-Argens « conteste toute motivation raciste », a indiqué jeudi le PNAT (Parquet national antiterroriste) dans un communiqué de presse.
Selon la même source, l’homme « reconnaît » les faits mais nie également « toute intention terroriste ».
Malgré ses dénégations, le PNAT requiert sa mise en examen pour des faits d’assassinat terroriste en raison de la religion, la race ou l’ethnie, ainsi que son placement en détention.
Christophe B., chaudronnier de 53 ans, avait pourtant assumé son idéologie raciste dans des vidéos publiées avant et après la tuerie et dans lesquelles il glorifiait Jean-Marie Le Pen et appelait ouvertement les français à « se réveiller » contre « les islamos », « les bicots » et à « aller les chercher là où ils sont » pour faire « le ménage ».
Sur son compte Facebook consulté par Anadolu, plusieurs messages ne laissent que très peu de place au doute quant à son orientation politique vis-à-vis des étrangers. Il diffusait également des photos d’armes à feu.
L’avocat de la famille d’Hichem Miraoui, Mourad Battikh, a quant à lui critiqué la réaction des autorités françaises, parlant de “pompiers pyromanes qui viennent éteindre le feu qu’ils ont eux-mêmes allumé”, en référence aux discours politiques qu’il juge responsables de l’instauration d’un climat délétère en France.
“Ce crime est le fruit d’une atmosphère qui existe dans le pays depuis maintenant quelques mois, quelques années, et qui se durcit chaque jour un peu plus”, a-t-il déclaré, qualifiant l’acte de “tout sauf un fait divers”, et rappelant qu’il s’agit d’une action préméditée, motivée par une idéologie profonde.
De son côté, le ministre tunisien de l’Intérieur, Khaled Nouri, s’est entretenu lundi soir avec son homologue français, Bruno Retailleau. Il a exprimé son “profond mécontentement” et a demandé à la France d’adopter une “approche proactive” pour protéger la communauté tunisienne et prévenir de tels actes.
Pour rappel, le samedi 31 mai, Hichem Miraoui, coiffeur tunisien de 35 ans, a été abattu de cinq balles par son voisin, Christophe B., adepte du tir sportif.
Un autre homme, de nationalité turque, a également été blessé. Le suspect, qui avait pris la fuite, a été interpellé peu après les faits grâce au signalement de sa compagne qui a alerté les gendarmes.
Alors que l’enquête avait dans un premier temps été confiée au parquet de Draguignan, le PNAT s’est finalement saisi de l’enquête dimanche soir sous la qualification « d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste, commis en raison de la race, de l’ethnie, la nation ou la religion » et « d’association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteinte aux personnes ».
Une marche blanche en hommage à Hichem Miraoui est prévue ce dimanche à Puget-sur-Argens.
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