Attentat contre la synagogue de la rue Copernic à Paris: Hassan Diab condamné à la perpétuité
- La cour d'assises spéciale de Paris a condamné le Libano-Canadien à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’un mandat d’arrêt, pour l'attentat à la bombe contre la synagogue de la rue Copernic à Paris il y a 43 ans.

France
AA / Tunis / Majdi Ismail
L'unique accusé de l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic à Paris le 3 octobre 1980, l’universitaire libano-canadien Hassan Diab, 69 ans, a été condamné vendredi à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’un mandat d’arrêt par la cour d'assises spéciale de Paris.
Le quotidien « Le Monde » a rapporté que la cour a suivi les réquisitions du Parquet national antiterroriste (PNAT) qui réclamait la peine maximale à l’encontre de Diab, jugé en son absence, quarante-trois ans après les faits.
L’attentat à la bombe contre la synagogue de la rue Copernic à Paris, avait fait quatre morts et des dizaines de blessés le 3 octobre 1980.
La cour d’assises a fondé l’essentiel de sa décision sur le passeport de Diab, saisi en 1981 à Rome sur un haut cadre du Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS), une organisation clandestine palestinienne d’extrême gauche basée au Liban. Le document comportait des tampons d’entrée et de sortie d'Espagne, pays d’où serait parti le commando selon les renseignements.
La juridiction a estimé que cette « pièce centrale » prouvait l’affiliation de Diab au FPLP-OS et que « des éléments matériels accréditent le renseignement » le désignant comme le poseur de la bombe.
Elle a écarté par conséquent les « alibis » présentés par le Libano-Canadien, considérant comme « variables » et « peu crédibles » ses explications sur la perte de ce passeport et sur sa présence à Beyrouth au moment des faits.
« Les explications variables et peu crédibles d’Hassan Diab sur ce passeport prétendument perdu n’ont pas emporté la conviction de la cour », a souligné son président, Christophe Petiteau. La défense avait rétorqué qu’« aucun élément matériel, aucune preuve » ne permettait d’attester de la présence de l’ancien étudiant de sociologie à Paris au moment des faits.
Diab avait dans un premier temps bénéficié d’un non-lieu en janvier 2018. Après sa remise en liberté, il était reparti au Canada.
Trois ans plus tard la cour d’appel avait infirmé ce non-lieu, et avait ordonné la tenue de ce procès pour « assassinats, tentatives d’assassinats et destructions aggravées en relation avec une entreprise terroriste ».
« Les voies de recours ne pourront être effectives que le jour où le mandat d’arrêt sera notifié » à Hassan Diab, a précisé Christophe Petiteau.
L’issue d’une éventuelle nouvelle procédure d’extradition est incertaine, la première, qui avait abouti au bout de six ans, avait tendu les relations diplomatiques entre Paris et Ottawa.
Après l’annonce du verdict le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a déclaré lors d'un point presse : « On va regarder attentivement la décision, on va regarder quelles seront les prochaines étapes pour le gouvernement français ».
« Nous prenons très au sérieux l'importance de protéger les citoyens canadiens et de respecter leurs droits », a ajouté le chef du gouvernement canadien.
De son côté, Diab a déclaré devant la presse à Ottawa : « Nous espérions que la raison l’emporterait », évoquant en ce sens un moment « difficile » et une situation « kafkaïenne ».
Le principal intéressé a également exhorté Trudeau à honorer ses engagements passés. En juin 2018, le premier ministre canadien avait apporté son soutien à l’universitaire libano-canadien, estimant que « ce qui lui est arrivé n'aurait jamais dû arriver ».
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