Attaques coordonnées contre des prisons : Le Parquet national antiterroriste se saisit de l’enquête
– Plusieurs établissements pénitentiaires français ont été visés par des incendies de véhicules et des tirs à l’arme automatique, dans la nuit de lundi à mardi.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Le Parquet national antiterroriste (PNAT) s’est saisi mardi de l’enquête ouverte après plusieurs attaques contre des prisons françaises, marquées par des tirs à l’arme automatique et des incendies de véhicules.
Cité par Le Monde, le PNAT a annoncé avoir confié les investigations à la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire, précisant que les qualifications exactes seront « communiquées ultérieurement ». Ces actes viseraient à intimider les services pénitentiaires dans un contexte de lutte renforcée contre les réseaux de narcotrafic.
La prison de Toulon-La Farlède, notamment, a été ciblée par des tirs dans la nuit du 14 au 15 avril. Le syndicat FO-Justice rapporte « quinze impacts sur la porte d’entrée » de l’établissement. À Villepinte, trois véhicules ont été incendiés, dont deux appartenant à des agents. Des bidons d’hydrocarbures ont été découverts sur les lieux, appuyant la thèse d’attaques préméditées. D’autres établissements à Nanterre, Valence, Marseille, Réau ou encore à l’École nationale d’administration pénitentiaire d’Agen ont également été touchés.
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a dénoncé sur X une « tentative d’intimidation » contre la République. Il affirme que les mesures prises contre le narcobanditisme « dérangent profondément les réseaux criminels ». Darmanin s’est rendu dans l’après-midi à Toulon pour « soutenir les agents concernés ».
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, évoque quant à lui des « attaques inacceptables » et assure que « la réponse de l’État devra être implacable ». Des renforts ont été déployés pour sécuriser les abords des établissements pénitentiaires.
La mention « DDPF » (droits des prisonniers français) retrouvée taguée sur plusieurs véhicules incendiés ou dégradés suggère une revendication ou un message d’avertissement adressé aux autorités. La présidente du département des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal, a qualifié ces actes de « honte absolue ».
Wilfried Fonck, représentant du syndicat UFAP-UNSA-Justice, a appelé à une action coordonnée des ministères de la Justice et de l’Intérieur, rappelant le manque de moyens pour assurer une surveillance continue des abords des prisons.