AA / Londres / Burak Bir

Des manifestants pro-palestiniens ont perturbé le discours du Secrétaire d'Etat britannique aux Affaires, Jonathan Reynolds, ce jeudi, en exigeant la fin de la vente de pièces de rechange de l'avion F-35 à Israël.

« Quatre cents Palestiniens ont été tués mardi dernier, dont 200 enfants - l'un des plus grands massacres d'enfants palestiniens de l'histoire. Et ils vendent des pièces de rechange pour les F-35. Suspendez les ventes, toutes les ventes, toutes les pièces », a crié un manifestant alors qu'il était évacué par les services de sécurité.

Un autre manifestant a crié : « Arrêtez d'armer Israël », « Mettez fin au génocide » et « Libérez la Palestine », accusant le gouvernement britannique d'être complice de crimes de guerre.

La perturbation a eu lieu alors que Reynolds s'exprimait lors d'une conférence sur le commerce mondial organisée par Chatham House à Londres.

Selon les médias, Reynolds a réagi à la protestation.

« Nous avons suspendu les exportations d'armes vers Israël. Nous n'avons pas suspendu les F-35 parce qu'ils font partie intégrante de notre sécurité nationale et en particulier de la défense de l'Ukraine », a-t-il déclaré.

En septembre dernier, le gouvernement britannique a annoncé qu'il suspendait 30 des 350 licences d'exportation d'armes vers Israël à la suite d'un examen qui a révélé un « risque clair » que certaines exportations puissent être utilisées pour commettre ou faciliter de graves violations du droit humanitaire international.

Les 30 licences couvrent des composants pour les avions militaires, les hélicoptères, les drones et les articles qui facilitent le ciblage au sol, mais excluent les composants britanniques pour le programme d'avions de chasse F-35.

Les F-35 sont fabriqués par l'entreprise de défense américaine Lockheed Martin, mais plusieurs composants - notamment les fuselages arrière, les batteries, les sièges éjectables et les actionneurs - sont produits au Royaume-Uni.

Selon Amnesty International, Israël a utilisé des avions à réaction F-35 pour bombarder les Palestiniens de Gaza. Le mois dernier, plus de 230 organisations de la société civile mondiale ont appelé les gouvernements produisant des avions de combat F-35 à cesser immédiatement tout transfert d'armes à Israël.

** Plus de 50 200 Palestiniens tués

L'armée israélienne a lancé une campagne aérienne surprise sur la Bande de Gaza le 18 mars, tuant à ce jour 855 personnes, en blessant près de 1 900 autres et faisant voler en éclats le cessez-le-feu et l'accord d'échange de prisonniers qui avaient été conclus en janvier.

Les Nations unies ont estimé qu'environ 124 000 Palestiniens ont de nouveau été déplacés depuis qu'Israël a repris ses attaques contre Gaza.

Depuis octobre 2023, plus de 50 200 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et plus de 113 900 ont été blessés lors des attaques de l'armée israélienne contre la Bande de Gaza.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et de son ancien ministre de la défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité perpétrés dans la Bande de Gaza.

Israël est également poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice (CIJ) en raison de la guerre qu'il fait subir à l'enclave palestinienne.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj