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Antony Blinken: « l'agression russe contre l'Ukraine est en train de prendre forme »

- Le secrétaire d'État américain a déclaré devant le Conseil de sécurité que Moscou pourrait invoquer des prétextes comme, le risque d'attentats terroristes, le nettoyage ethnique ou l'utilisation d'armes chimiques, pour justifier la guerre

1 23  | 17.02.2022 - Mıse À Jour : 17.02.2022
Antony Blinken: « l'agression russe contre l'Ukraine est en train de prendre forme »

New York

AA/New York

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a estimé jeudi qu'une éventuelle agression russe contre l'Ukraine « était en train de prendre forme », exhortant Moscou à abandonner la voie de la guerre avant qu'il ne soit trop tard.

C’est ce qui ressort de son intervention lors d’une réunion du Conseil de sécurité qui se tient actuellement au siège de l'ONU à New York.

« La Russie a massé plus de 150 000 soldats à ses frontières avec l'Ukraine et dans la péninsule de Crimée occupée, et ses forces se préparent à lancer une opération militaire contre l'Ukraine dans les jours à venir », a déclaré Blinken.

Et le chef de la diplomatie américaine d’ajouter, « l'agression russe contre l’Ukraine est en train de prendre forme, il s'agit d'un moment de péril, et si la Russie renonçait à envahir l'Ukraine, ce serait pour nous une assurance (…) nous espérons que nous nous trompons dans nos prévisions ».

Le chef de la diplomatie américaine a fait savoir qu’il avait proposé à son homologue russe Sergueï Lavrov, une rencontre en Europe la semaine prochaine, « pour éviter le conflit ».

Il a souligné que « les médias d’État russes ont commencé à relayer des informations pour justifier la guerre de quelque manière que ce soit, et Moscou pourrait invoquer à cet effet des prétextes comme le risque d’attentats terroristes, le nettoyage ethnique ou l'utilisation d'armes chimiques ».

« La Russie devrait abandonner la voie de la guerre en Ukraine avant qu'il ne soit trop tard », a déclaré Blinken.

En début de séance, la secrétaire générale adjointe aux affaires politiques de l’ONU, Rosemary DiCarlo, a averti que la situation était devenue « extrêmement dangereuse » à la frontière russo-ukrainienne.

« Nous sommes profondément préoccupés par les informations faisant état de tirs au cours des dernières heures, le long de la ligne de front entre la Russie et l’Ukraine », a déclaré DiCarlo devant le Conseil de sécurité.

La responsable onusienne a souligné qu'il n'y a pas d'alternative à la voie diplomatique pour résoudre la crise en Ukraine, exhortant toutes les parties à s’y engager.

Elle a réitéré le soutien de l’ONU au peuple ukrainien et à la souveraineté de l'Ukraine à l'intérieur de ses « frontières internationalement reconnues ».

Le Conseil de sécurité de l'ONU tient une réunion ordinaire à la demande de la Russie, - qui assure actuellement la présidence tournante du Conseil pour le mois de février -, sur fond du non-respect par l'Ukraine de la mise en œuvre du protocole de Minsk.

Kiev avait demandé mercredi au Conseil de sécurité d’examiner le vote de la Douma, - chambre basse du Parlement russe -, en faveur de la reconnaissance de l'indépendance des territoires séparatistes prorusses de Donetsk et de Louhansk.

La Douma avait voté, mardi, un appel au président russe Vladimir Poutine pour que la Russie reconnaisse l'indépendance des « Républiques de Donetsk et de Louhansk », deux territoires séparatistes prorusses dans l'est de l’Ukraine.

Les séparatistes prorusses ont déclaré unilatéralement l'indépendance des « Républiques populaires » autoproclamées de Donetsk et de Louhansk, frontalières de la Russie, au printemps de 2014.

Récemment, les pays occidentaux ont accusé la Russie de masser ses forces à la frontière de l’ex-république soviétique, tandis que Washington a menacé d'imposer des sanctions à la Russie si elle lançait une offensive militaire contre l’Ukraine.


*traduit de l’arabe par Majdi Ismail


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