
Bruxelles
AA / Bruxelles / Melike Pala
Le président du Conseil de l’Union européenne, Antonio Costa, a souligné lundi l’approche prudente de l’UE dans la gestion de ses relations avec les États-Unis, rappelant que les préoccupations de sécurité à la frontière orientale de l’Europe priment sur les différends commerciaux.
« Le commerce n’est qu’une dimension de notre relation avec les États-Unis. La sécurité – surtout en temps de guerre à nos portes – est une préoccupation existentielle. Escalader les tensions avec un allié clé à propos des tarifs douaniers, alors que notre frontière orientale est menacée, aurait été un risque imprudent », a déclaré Costa lors du Forum stratégique de Bled 2025.
« C’est pourquoi, en ce moment, nous avons choisi la diplomatie plutôt que l’escalade. Nous avons laissé la place au dialogue, nous avons opté pour la retenue parce que nous sommes responsables », a-t-il ajouté.
En effet, l’UE et les États-Unis ont conclu un accord commercial fin août, après plusieurs mois de tensions tarifaires.
Selon cet accord, les États-Unis ont accepté de réduire leur tarif de 27,5 % sur les automobiles européennes à 15 %, à compter du 1er août. En contrepartie, l’UE s’est engagée à supprimer les droits de douane sur une série de produits industriels américains, notamment les machines, les produits pharmaceutiques et certains produits chimiques.
Reconnaissant la frustration européenne face à la passivité perçue de l’UE dans les récentes évolutions mondiales, Costa a insisté sur la nature interconnectée du commerce, de la sécurité et de la diplomatie.
« Nous ne nous réjouissons certainement pas du retour des tarifs ni des limites d’un cadre commercial déséquilibré. Mais nous devons être honnêtes sur la vision d’ensemble », a-t-il expliqué.
Costa a mis en avant les efforts de l’UE pour maintenir le dialogue et la retenue afin de stabiliser les relations transatlantiques tout en garantissant l’engagement américain en Ukraine.
« Stabiliser les relations transatlantiques et assurer l’engagement des États-Unis pour la sécurité de l’Ukraine a été une priorité majeure », a-t-il souligné.
Il a ajouté que l’UE « doit devenir plus autonome, plus résiliente et plus prête à agir, plus souveraine », précisant : « Nous ne pouvons plus nous reposer uniquement sur nos alliés face aux menaces. Nous devons assumer davantage la responsabilité de notre propre destin. »
* Traduit de l'anglais par Adama Bamba