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Antisémitisme : Le grand rabbin de France condamne les propos de Netanyahu

- Haïm Korsia rejette les propos du premier ministre israélien et insiste sur l’urgence d’un règlement politique au Proche-Orient

Ümit Dönmez  | 27.08.2025 - Mıse À Jour : 27.08.2025
Antisémitisme : Le grand rabbin de France condamne les propos de Netanyahu

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, a condamné les accusations formulées par le chef du gouvernement israélien Benyamin Netanyahu contre le Président français Emmanuel Macron, estimant que « personne ne peut être d’accord avec lui ». Le Premier ministre israélien avait accusé le chef d'État français "d’alimenter le feu antisémite" à travers sa volonté de reconnaître l’État palestinien.

Intervenant sur BFMTV, Haïm Korsia a rappelé que "le président avait dit qu'il y aurait des conditions et qu'il tiendrait ces conditions" concernant une éventuelle reconnaissance de l’État palestinien. Il a également insisté sur la nécessité de dépasser la logique de confrontation armée : "Il faut trouver une solution qui soit la suite de la guerre par la diplomatie", a-t-il affirmé.

Le grand rabbin a toutefois souligné les inquiétudes sécuritaires qui traversent Israël. "Israël veut absolument être certain que le Hamas ne soit plus en capacité de refaire ce qu'il a fait", a-t-il déclaré, faisant référence à l’attaque du 7 octobre 2023, qu’il considère comme un tournant dans la montée de l’antisémitisme en France : "L'antisémitisme a explosé le 7 octobre", a-t-il déclaré.

Ces déclarations s’inscrivent dans une séquence diplomatique particulièrement tendue. Emmanuel Macron a adressé, le 26 août, une lettre à Benyamin Netanyahu pour rejeter des accusations "offensantes" contre la France et exhorter Israël à sortir de sa "fuite en avant meurtrière" à Gaza. Parallèlement, l’ambassadeur américain en France, Charles Kushner, a, lui aussi, vivement critiqué l’action du gouvernement français contre l’antisémitisme, provoquant une convocation au Quai d’Orsay.

Pour rappel, selon les autorités sanitaires de Gaza, plus de 63 000 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes depuis le début du conflit en octobre 2023, dont la majorité sont des enfants et des femmes, tandis que des centaines de civils ont été abattus dans des zones de distribution d’aide humanitaire ces derniers mois. Ces événements interviennent dans un contexte humanitaire dramatique à Gaza, au moment où retentissent les appels internationaux pour un cessez-le-feu et une intensification du flot d’aide.

Le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré le mois dernier que Gaza est confrontée à « une mort et une destruction sans précédent », que « la malnutrition est en forte hausse » alors que le système d'aide est sur le point de s'effondrer.

La Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide et de permettre l’accès à l’aide humanitaire. La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé, en juillet, les mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahu et Yoav Gallant, les accusant de crimes de guerre, notamment d’avoir utilisé la famine comme méthode de guerre.


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