AA / Doha / Seda Sevencan et Ali Altunkaya

Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a affirmé samedi que la Türkiye poursuivrait ses efforts pour faire avancer sans délai un plan de paix pour Gaza, alors que la crise humanitaire s’aggrave.

S’exprimant auprès d’Anadolu en marge du Forum de Doha 2025, dont l’agence est partenaire mondial de communication, Fidan a assuré qu’Ankara restait déterminée à mener des « mesures concrètes et pratiques » en faveur de Gaza.

« Un immense travail humanitaire et diplomatique est en cours pour arrêter la guerre et mettre en œuvre le plan de paix », a-t-il déclaré. « Mais les intentions d’Israël demeurent tout aussi négatives. Ce processus doit être géré avec prudence. »

Fidan a souligné que leur volonté d’activer les mécanismes garantissant la coordination autour de la mise en œuvre de l’accord de paix restait intacte, ajoutant que des échanges étroits se poursuivaient à cet égard.

« Alors que nous rencontrons nos amis et partenaires dans la région, ainsi que nos interlocuteurs américains et européens, nous continuerons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que le plan de paix pour Gaza soit appliqué au plus vite et que cette tragédie humanitaire prenne fin », a-t-il réaffirmé.

Le plan de paix pour Gaza prévoit la libération de tous les captifs israéliens en échange de prisonniers palestiniens, un cessez-le-feu permanent, un retrait progressif des forces israéliennes, la mise en place d’un nouveau mécanisme de gouvernance et la reconstruction de l’enclave, détruite par deux ans de guerre. Une trêve, régulièrement violée par Israël, est en vigueur depuis octobre.

Fidan a également parcouru les ouvrages présentés par Anadolu au forum, dont The Evidence (Les Preuves), qui rassemble des éléments visuels documentant clairement les crimes commis par Israël à Gaza et constituant des preuves clés ; The Witness (Le Témoin), qui réunit des témoignages de journalistes, de soignants et de victimes à Gaza ; et The Perpetrator (Le(s) Coupable(s)), qui détaille les responsables de ces crimes, qu’ils soient auteurs directs ou soutiens.

Il a salué ce travail, estimant que ces ouvrages « contiennent une information très complète sur ce qui s’est passé à Gaza ».

La 23e édition du Doha Forum a débuté samedi dans la capitale qatarie sous le thème : « Justice en action : au-delà des promesses, vers le progrès ».

Cet événement de deux jours réunit des dirigeants mondiaux, dont le président syrien Ahmed Al-Charaa, Fidan, le ministre espagnol des Affaires étrangères Jose Manuel Albares, le président du Forum économique mondial Børge Brende, l’ancienne secrétaire d’État américaine Hillary Clinton et l’ancien PDG de Microsoft Bill Gates.

Le programme 2025, élaboré avec des centres de réflexion et institutions de recherche internationaux, propose notamment des sessions telles que « Gaza, l’heure des comptes : réévaluer les responsabilités mondiales et les voies vers la paix », « Les relations Golfe–UE à l’ère de l’isolement stratégique », « L’IA, arme à double tranchant : stratégies pour un usage responsable dans le domaine militaire », ou encore « Relations États-Unis–Chine : naviguer entre risques et opportunités dans un ordre mondial en mutation ».

La précédente édition du forum, organisée en décembre 2024 sur le thème « L’impératif d’innovation », avait accueilli plus de 5 000 participants, dont plus de 350 intervenants.