AA - Londres

Si les sonneries des cabines téléphoniques d’Angleterre, icônes des trottoirs anglais, n’ont pas retenti depuis des années, les cabines peintes en rouge vif sont déterminées à garder leur place au sein de la culture et de l’économie britannique. 

Délaissées au fil des années, en raison notamment de l’apparition des téléphones mobiles, les cabines téléphoniques, symboles de l’Angleterre au même titre que les taxis noirs, les bus à deux étages et l’historique Big Ben, font l’objet de reconversion. 

Oeuvres de l’architecte britannique, Sir Giles Gilbert Scott, les cabines entrées en service en 1924 et devenues depuis des éléments caractéristiques du paysage urbain anglais, sont désormais louées ou utilisées à d’autres fins par les intéressés.

En effet, les Londoniens peuvent dorénavant prendre leur café, manger leur repas ou encore faire réparer leur téléphone mobile dans les cabines téléphoniques qui attirent toujours de nombreux touristes. 

- Lire ou prendre un café 

Dans le quartier de Lewisham, au sud-est de la capitale, les habitants ou encore les touristes ont accès, depuis 2013, à environ 150 livres qui se trouvent dans la cabine transformée en mini-bibliothèque. 

Déposés dans la cabine par quiconque le souhaite, les livres peuvent être empruntés gratuitement. Parmi eux, plusieurs œuvres d’auteurs turcs suscitent l’attention.

Au nord de la ville, dans le quartier de Hampstead, la cabine sert désormais de cafétéria. 

Les produits, fabriqués sur une superficie de seulement 1 m2, sont appréciés des des habitants du quartier ainsi que des commerçants qui travaillent aux alentours et qui préfèrent se rendre aux cabines pour leur pause café. 

Une autre cabine, située à 100m du British Museum, autre symbole de la capitale, sert désormais de centre de réparation pour téléphones mobiles. 

Gestionnaire de la cabine, Fouad Choaibi (28), a confié à l’AA, qu’il gère la cabine, depuis deux ans, en tant qu’annexe de l’entreprise "Lovefone". 

Indiquant être arrivé à Londres en 2016 en raison du chômage qui sévit en Espagne, Choabi a partagé qu’il ne s’est jamais senti seul en raison de la forte affluence.

"Les gens sont intrigués lorsqu’il me voit travailler dans la cabine. Ils s’approchent en me demandant ce que je fais ici", a indiqué Choabi, satisfait du montant de la location mensuelle de la cabine qui s’élève à 500 livres sterling (560 euros). 

Choaibi qui gagne en moyenne 2 500 livres sterling (2 800 euros) par mois, encourage tous ceux qui le souhaitent à faire ce travail. 

- "Barbecue" et "Réfrigérateur"

À 100m de la cabine de Choaibi, une autre cabine téléphonique a été transformée en bar à falafel et salade. 

Appelée "Irrésistible", la cabine sert désormais de "barbecue" et "réfrigérateur", selon les termes de son gestionnaire, Idris Bouaziz, également satisfait de l’intérêt manifesté à leur égard.

Qualifiant la capitale, Londres, de "capitale aux idées différentes", Bouaziz a partagé qu’il a choisi de transformer la cabine en bar à falafel et à salade en raison de la popularité, ces dernières années, de la tendance alimentaire végétarienne.

Partageant que l’impôt payé à la mairie ainsi que le loyer de la cabine restent parfaitement abordables au regard des prix appliqués au secteur, Bouaziz a conseillé à ceux qui souhaitent s’investir dans la reconversion d’une cabine à s’informer, au préalable, sur le secteur et à se lancer avec une idée qui sort de l’ordinaire. 

Les cabines téléphoniques qui se trouvent également dans les pays autrefois colonisés par l’Angleterre, sont également utilisées comme centre de soins, distributeur automatique de billets ou encore cabine de douche sur les plages.
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