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Ancien patron du Shin Bet : Netanyahu abandonne les otages à Gaza et s'accroche au pouvoir pour son intérêt personnel

- Ami Ayalon avertit que sous le règne de Netanyahu, Israël est confronté à une « menace existentielle »

Ahmed Asmar  | 29.04.2025 - Mıse À Jour : 29.04.2025
Ancien patron du Shin Bet : Netanyahu abandonne les otages à Gaza et s'accroche au pouvoir pour son intérêt personnel

Ankara

AA / Ankara / Ahmed Asmar

Un ancien directeur du service de sécurité intérieure israélien Shin Bet a accusé le Premier ministre Benyamin Netanyahu d'avoir abandonné les otages à Gaza et de s'accrocher au pouvoir pour son intérêt personnel.

« La vérité est que nos otages à Gaza ont été abandonnés en faveur de l'idéologie messianique du gouvernement et par un Premier ministre, Benyamin Netanyahu, qui cherche désespérément à s'accrocher au pouvoir pour son intérêt personnel », a déclaré Ami Ayalon dans une tribune publiée dans The Guardian, mardi.

Et d’ajouter : « Notre gouvernement compromet les mécanismes démocratiques de l'État afin de consolider et de protéger son propre pouvoir. Il nous force à nous engager dans une guerre perpétuelle sans objectifs militaires réalisables, ce qui ne peut qu'entraîner davantage de pertes en vies humaines et de haine ».

Selon Ayalon, 70 % du public israélien est favorable à « un arrêt complet de la guerre en échange du rapatriement de nos otages, et à des élections dès que possible afin de remplacer ce gouvernement ».

L'ancien Directeur du service de sécurité intérieure israélien a indiqué que des milliers de militaires et de membres des services de renseignement avaient signé des pétitions et des lettres réclamant la fin de la guerre israélienne contre la Bande de Gaza en échange de la libération des captifs israéliens.

Selon les dernières données israéliennes, près de 150 000 Israéliens ont signé des pétitions demandant le retour des otages de Gaza et la fin de la guerre.

« Nous avons besoin que nos amis en dehors d'Israël expriment leur soutien au peuple israélien et non à un gouvernement extrémiste qui s'est engagé à démanteler les fondements de l'État », a déclaré Ayalon.

Il a averti qu'Israël, sous le règne de Netanyahu, était confronté à une menace « existentielle ».

« Si nous ne parvenons pas à créer une dynamique suffisante pour changer de cap, c'est l'existence même d'Israël en tant qu'État juif et démocratique qui est menacée ».

Israël estime qu'à l'heure actuelle, 24 des 59 otages restants à Gaza sont encore en vie. Par ailleurs, plus de 9 500 Palestiniens sont incarcérés dans les prisons israéliennes, et de nombreux rapports font état de tortures, de privations de nourriture et de négligences médicales ayant entraîné la mort de détenus.

Un premier accord de cessez-le-feu et d'échange de prisonniers entre le mouvement de résistance palestinien Hamas et Israël, négocié par l'Égypte et le Qatar avec le soutien des États-Unis, était entré en vigueur le 19 janvier, mais a été violé par Israël le mois dernier.

Plus de 52 300 Palestiniens ont été tués dans la guerre génocidaire menée par Israël contre la Bande de Gaza, depuis octobre 2023, la plupart d'entre eux étant des femmes et des enfants.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre de Netanyahu et de son ancien ministre de la défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité perpétrés dans la Bande de Gaza.

Israël est également poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice (CIJ) en raison de la guerre qu'il mène contre l'enclave palestinienne.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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