Amnesty dénonce un plan israélien «criminel » visant à regrouper les Gazaouis à Rafah
- « Ils illustrent davantage la perversité et l’immoralité de l’attitude d’Israël envers une population qu’il continue de bombarder, d’affamer, de déplacer et de déshumaniser», déclare Amnesty.

Istanbul
AA/Istanbul/Betul Yilmaz
L’organisation de défense des droits humains Amnesty International a vivement dénoncé, ce mercredi, les projets israéliens visant à regrouper la population de Gaza dans une soi-disant « ville humanitaire », qualifiant cette initiative d’« outrageante », « inhumaine » et représentant une volonté explicite « de commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ».
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a déclaré avoir ordonné à l’armée de préparer un plan visant à déplacer l’ensemble des Palestiniens vers ce qu’il a qualifié de « ville humanitaire» construite sur les ruines de Rafah, dans le sud de Gaza.
Selon lui, toute la population y serait maintenue avant d’être autorisée à émigrer vers d’autres pays.
« Les projets du ministre de la Défense Israel Katz de concentrer tous les habitants de Gaza dans une prétendue “ville humanitaire” sur les ruines de Rafah, et de les empêcher de quitter la zone, sont outrageants, inhumains et illégaux », a déclaré Amnesty International dans un communiqué.
L’organisation a estimé que les propos du ministre israélien sur la relocalisation des Palestiniens représentent « rien de moins qu’une déclaration d’intention de commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ».
«Ils illustrent davantage la perversité et l’immoralité de l’attitude israélienne envers une population qu’elle continue de bombarder, d’affamer, de déplacer et de déshumaniser», poursuit le communiqué.
L’ONG basée à Londres a affirmé que déplacer des Palestiniens à l’intérieur de Gaza ou les expulser vers d’autres pays contre leur volonté «constituerait le crime de guerre de transfert ou de déportation illégale, et, s’il est commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique contre la population civile, il s’agirait également d’un crime contre l’humanité».
« Le fait que de telles menaces de commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité soient exprimées aussi ouvertement témoigne de l’échec des dirigeants mondiaux à demander des comptes à Israël et à ses responsables pour génocide et autres atrocités », a regretté Amnesty.
« Les États doivent s’abstenir d’apporter tout soutien à ces transferts ou déportations illégaux de Palestiniens, sous peine de devenir complices des crimes internationaux commis par Israël. »
Depuis octobre 2023, l’armée israélienne a tué près de 57 700 Palestiniens dans la bande de Gaza, en grande majorité des femmes et des enfants.
Les bombardements incessants ont ravagé l’enclave, provoqué des pénuries alimentaires et la propagation de maladies.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.
Israël fait également l’objet d’une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice pour sa guerre contre l’enclave.
*Traduit de l'anglais par Sanaa Amir
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