Alliance AUKUS : Macron souhaite connaitre la position de Trudeau « très bientôt » (Ambassadrice)
- AUKUS est une alliance militaire en vertu de laquelle les Etats-Unis ont, entre autres, vendu des sous-marins à propulsion nucléaire à l’Australie, qui était liée par un contrat avec la France, provoquant l’ire de Paris.

Canada
AA / Montréal / Hatem Kattou
Le président français, Emmanuel Macron, souhaite connaître « très bientôt » la position du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, au sujet de l’Alliance AUKUS conclue en septembre dernier entre les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, a déclaré, l’ambassadrice de France à Ottawa, Kareen Rispal, dont les propos ont été rapportés par les médias locaux.
La diplomate française, première représentante féminine de l’Hexagone dans un pays d’Amérique du Nord, a souligné, selon ces sources, qu’en « plus des dossiers en cours que les deux pays ont entamés avant la pandémie de Covid-19, le Président (Macron) souhaite entendre le point de vue de M. Trudeau, très bientôt, sur l’Alliance formée entre les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie ».
AUKUS est une alliance militaire en vertu de laquelle les Etats-Unis, dans le but de contrer l’influence et l’expansionnisme chinois en Pacifique, ont vendu des sous-marins à propulsion nucléaire à l’Australie, qui était liée par un contrat avec la France pour l’acquisition de sous-marins à propulsion conventionnelle.
La rupture du contrat avait provoqué la colère de Paris qui, tout en qualifiant cette alliance de « coup de poignard dans le dos » des alliés, a rappelé, entre autres, ses ambassadeurs à Canberra et à Washington, enclenchant une crise diplomatique.
Lors de l’avènement de cet épisode, vers la mi-septembre écoulé, le Premier ministre canadien avait ignoré l’exclusion de son pays, anglophone à l’instar des Etats composant l’Alliance AUKUS, et qui s’étend de l’Atlantique au Pacifique, zone concernée par l’Alliance.
Trudeau avait souligné que la vente de sous-marins nucléaires à l’Australie « n’intéresse pas le Canada », propos qualifiés par l’ambassadrice de France de « très vagues ».
« Donc, pour nous, c’est assez faible », a-t-elle lancé, ajoutant que Macron « souhaite rencontrer Trudeau en personne ».
« Il est très important de se réunir et de tenir une réunion à Paris ou à Ottawa très bientôt et de discuter de questions stratégiques. Nous sommes impatients de renforcer notre lien transatlantique », a-t-elle relevé, tout en indiquant que « la France et le Canada entretiennent des relations de confiance et d’amitié ».
Evoquant la situation dans la région du Pacifique et le rôle grandissant de Pékin, la diplomate a déclaré : « Je pense que le Canada, comme la France, est très conscient que la Chine est un concurrent – elle pourrait être un partenaire sur certains sujets, et peut être une menace militaire et stratégique ».
« Je crois que nous partageons le même point de vue que le modèle que Pékin veut imposer n’est pas celui que nous voulons étendre », a-t-elle poursuivi.