Politique, Monde

Allemagne : perquisition au domicile d’un internaute après un message visant les fonctionnaires

- Le domicile d’un homme a été perquisitionné à l’aube après qu’il a critiqué le système fiscal et les agents de l’État sur les réseaux sociaux. Son avocat qualifie ces actions d’« absurdes et illégales »

Ekip, Ayhan Şimşek  | 23.11.2025 - Mıse À Jour : 23.11.2025
Allemagne : perquisition au domicile d’un internaute après un message visant les fonctionnaires

Berlin

AA / Berlin / Ayhan Simsek


La police allemande a perquisitionné le domicile d’un professionnel de santé de 45 ans, après qu’il a qualifié des fonctionnaires de « parasites » sur les réseaux sociaux, suscitant des inquiétudes quant à la liberté d’expression dans le pays, selon une information révélée par la presse locale.

L’homme, identifié uniquement par l’initiale M. en raison des lois allemandes sur la protection de la vie privée, a publié un message le 29 septembre sur la plateforme américaine X, dans lequel il critiquait le système fiscal du pays et ceux qui sont financés par l’État.

« Non, quiconque est financé par l’État ne paie aucun impôt net ; ils vivent des impôts. Chaque fonctionnaire, chaque politicien, chaque employé d’une entreprise publique, toute personne subventionnée et financée par l’État. Pas un seul parasite ne paie d’impôt net », a-t-il écrit dans son message.

Le 13 novembre, deux policiers se sont rendus à son domicile, dans le Land de Bade-Wurtemberg, à 6 heures du matin, à bord d’une voiture banalisée, a rapporté le quotidien allemand Die Welt. Ils ont présenté un mandat de perquisition délivré pour soupçon d’« incitation à la haine », une infraction prévue par le droit allemand.

L’utilisateur des réseaux sociaux a indiqué que les agents lui avaient donné le choix : remettre son téléphone et son code PIN, ou ils procéderaient à la fouille complète de son appartement. Il s’est exécuté et a été conduit dans un commissariat à Göppingen.

Sur place, les policiers ont relevé ses empreintes digitales et l’ont photographié. « J’ai dû me dénuder le haut du corps pour que la cicatrice d’une opération de l’appendicite puisse également être photographiée », a-t-il déclaré au journal. Les agents ont également demandé un prélèvement sanguin à des fins d’analyse ADN, ce qu’il a refusé. L’échantillon n’a pas été prélevé.

Son avocat, Marcus Pretzell, a qualifié l’action de la police d’« absurde et illégale », précisant qu’il n’a pas encore été autorisé à consulter le dossier de son client.

Ni le tribunal ni le parquet n’ont expliqué le fondement de l’accusation d’« incitation à la haine ». Les autorités ont refusé de confirmer la formulation exacte des propos jugés incendiaires, invoquant l’enquête en cours.

L’homme affirme qu’il a été mis en cause en raison du mot « parasite » utilisé dans sa publication. Des médias locaux ont suggéré que les procureurs pourraient avoir agi parce que les nazis utilisaient le terme « parasites » pour vilipender les Juifs, bien que l’homme rejette tout lien avec le néonazisme. « Je méprise la violence. Je méprise l’extrémisme. Je méprise le national-socialisme, le socialisme et le communisme », a-t-il déclaré à Die Welt.

* Traduit de l'anglais par Serap Dogansoy

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.