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Allemagne : La Cour fédérale de justice confirme la condamnation à perpétuité de la terroriste néonazie Beate Zschaepe

- La Cour a rejeté l'appel de la cofondatrice du groupe terroriste Nationalsozialistischer Untergrund (NSU), condamnée pour des meurtres et des attentats à la bombe visant des immigrants turcs

Ayhan Şimşek  | 19.08.2021 - Mıse À Jour : 20.08.2021
Allemagne : La Cour fédérale de justice confirme la condamnation à perpétuité de la terroriste néonazie Beate Zschaepe

Berlin

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La plus haute juridiction d'appel d'Allemagne a confirmé, jeudi, la condamnation à perpétuité de la terroriste néonazie Beate Zschaepe pour des meurtres, incendies criminels et attentats à la bombe visant des immigrants turcs.

La Cour fédérale de justice a rejeté le recours de la terroriste qui affirmait qu'elle n'était présente sur aucune des scènes de crime et qu'elle n'a pas pris part aux meurtres commis par les autres membres connus du groupe Nationalsozialistischer Untergrund (NSU).

La Cour a rejeté ces arguments et a conclu que Beate Zschaepe était complice de tous les meurtres commis par le groupe terroriste d'extrême droite, car elle a activement participé à la planification de ces crimes, a fourni une aide importante aux autres membres de la cellule terroriste et a également essayé de détruire des preuves.

Le groupe néonazi a tué huit immigrants turcs, un citoyen grec et une policière allemande entre 2000 et 2007, mais ces meurtres n'ont pas été élucidés pendant longtemps..

Ce n'est qu'en 2011 que le public allemand a appris l'existence du groupe et son rôle dans ces meurtres, lorsque deux de ses membres - Uwe Mundlos et Uwe Bohnhardt - sont morts au cours d'un braquage de banque déjoué et que la police a trouvé des armes et des textes d'extrême droite dans leur appartement.

Beate Zschaepe a été condamnée à la prison à vie en 2018, après un procès long de cinq ans, tandis que quatre autres suspects qui ont apporté leur soutien au groupe ont écopé de peines plus légères.

Au cours du procès, Zschaepe a refusé de donner un quelconque éclairage sur la NSU et a tenté de rejeter la faute sur ses deux anciens compagnons décédés.

Le scandale entourant le NSU a déclenché un débat en Allemagne sur le racisme institutionnel et les échecs des organisations allemandes de sécurité et de renseignement, qui ont longtemps été critiquées pour avoir sous-estimé la menace de l'extrême droite.

Jusqu'en 2011, la police et les services de renseignement allemands ont exclu tout motif racial pour les meurtres et ont plutôt traité les familles d'immigrés comme des suspects, les interrogeant sur leurs liens présumés avec des groupes mafieux et des trafiquants de drogue.

Alors que des révélations récentes ont montré que l'agence allemande de renseignement intérieur (BfV) disposait de dizaines d'informateurs qui avaient des contacts avec les suspects du NSU, les responsables ont insisté sur le fait qu'ils n'avaient aucune information préalable sur la cellule terroriste du NSU et son rôle présumé dans les assassinats.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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